La légende ne laisse planer aucun doute : « Un policier a été "sévèrement blessé à un œil" ».
Une grave blessure infligée à l’occasion d’« échauffourées ». Une façon banale d’évoquer des interventions violentes des forces de police. On peut dire aussi « intervention musclée » et réserver de préférence le terme de « violence » aux actions, même non violentes, de manifestants [1].
De quoi s’agissait-il en l’occurrence ? De l’opposition d’immigrés, soutenus par des habitants du quartier et par des militants de diverses origines, à leur expulsion de « la caserne Château-Landon », comme le dit la légende. On aurait pu préciser que la caserne en question est une caserne de pompiers désaffectée, sise dans le 10e arrondissement.
Mais à quoi bon préciser, dans la mesure où « un policier a été "sévèrement blessé à un œil " », comme le dit la légende… et comme le montre l’image ?
C’est en tout cas ce que l’on a vu et appris sur le site du Parisien le 11 juin.
Seulement voilà, comme l’a signalé le NPA dans un communiqué qui nous a alertés, le policier blessé n’était pas membre de ce parti : plus exactement, le blessé n’était pas un policier, mais un militant du NPA. Comme le confirme cette image publiée avec le communiqué.
Une « manipulation » ? On peut le penser. Mais qui dit « manipulation » sous-entend une intention qu’il est difficile de démontrer. Laisser-aller illustratif sans recoupement ? C’est possible. Mais, et c’est peut-être pire, il est vraisemblable que la routine ait tenu lieu d’intention et ait conforté la désinvolture. La routine ? Celle qui veut que dans une « échauffourée » la violence atteigne d’abord les policiers.
Yves Rebours
P-S : suite à la publication du communiqué du NPA, Le Parisien a modifié la légende de la photo. De l’utilité de la vigilance ?