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Ces médias qui n’oublient pas l’essentiel : comment réussir ses vacances en Grèce ?

par Denis Souchon,

Alors que la plupart des médias se focalisent sur le référendum initié par le Premier ministre grec Alexis Tsipras sur le plan d’austérité proposé par les créanciers de la Grèce en échange de leur soutien financier, quelques journalistes à l’esprit libre osent poser la question capitale concernant la Grèce aujourd’hui : comment y passer les meilleures vacances possibles ?

 20 minutes prend soin de ses lecteurs le 29 juin en leur disant « Ce qu’il faut savoir avant de partir en vacances en Grèce » .

On apprend dans l’article que « (...) bonne nouvelle pour les touristes, les transports en commun seront gratuits jusqu’au 6 juillet inclus à Athènes et dans sa banlieue ».

Les vacanciers sont néanmoins mis en garde : «  "La vigilance s’impose d’autant plus que de nombreux cas de rage ont été signalés", précise France diplomatie ».

Enfin, les touristes risquent d’être importunés par « l’afflux de migrants via la Méditerranée. Si l’Italie subit de plein fouet l’immigration clandestine, la Grèce n’est pas épargnée. Les voyageurs embarquant sur des ferries depuis les ports de Patras et d’Igoumenitsa pour rejoindre l’Italie doivent se montrer extrêmement attentifs s’ils se déplacent avec un véhicule ».

Où que l’on aille dans le monde, il y a toujours des fâcheux susceptibles de gâcher les plaisirs des honnêtes gens.

 Le 30 juin, Louis Morice de L’Obs pose franchement LA question :

Le récit des aventures de Christine et Chloé interpelle les consciences et mérite d’être cité in extenso :

« Christine, 55 ans et Chloé, 28 ans, s’offrent une escapade mère-fille. La routarde baba et sa fille renouent avec la tradition familiale des étés sur la route. Destination : la Grèce. "Nous allons rejoindre Naxos où j’ai un coin secret", confie la bouillonnante correctrice qui refuse de donner l’adresse de son petit hôtel de charme, "sympa et pas cher" au nord de l’île. (...)
Pour Christine et Chloé, c’est départ le 13 août. L’achat des billets remonte à plusieurs mois déjà et, pas un instant, la brutale dramatisation de la situation économique de la Grèce n’entame leur impatience de partir.
"Il ne faut pas se mentir, en vacances, on part d’abord pour sa pomme", dit Christine. "Mais chaque fois que je voyage à l’étranger, j’ai l’impression de contribuer à l’économie du pays."
Sans pour autant se sentir comme une "riche américaine en goguette", Christine aime l’idée d’apporter des devises aux Grecs "qui sont tellement sympas et ont, plus que jamais, besoin de soutien." (...)
La mère et la fille partiront avec du liquide : "De toute façon, c’est une habitude car je vais souvent dans des coins où il n’y a pas de distributeurs", explique-t-elle.
Mais n’a-t-elle pas peur de se faire braquer ? [1]
"C’est une vraie maladie ça : les gens ont peur. Ils ont peur de tout. Et puis je ne me promène pas avec la banane autour du ventre. Simplement, on part avec des enveloppes rangées dans différents endroits." (...)
Oui mais, si à l’inverse, un accord est miraculeusement trouvé, Christine est-elle prête à payer son verre d’ouzo plus cher ? Car les créanciers du pays exigent un passage de la TVA de 13% à 23% dans la restauration. "Je boirai de l’eau", éclate-t-elle de rire avant de relativiser : "Là où je vais, ils sont tellement sympas qu’on m’offre toujours un verre ! Et puis ce n’est pas comme si c’était 23% en France où tout est déjà si cher !" (...)
L’idée que les touristes puissent avoir peur d’aller en Grèce agace Christine, "d’autant qu’il n’y a pas plus sûr que ce pays". Elle espère que les Français ne vont pas annuler leurs projets de voyage : "Pour un touriste, le risque c’est quoi ? Un peu de bazar ? Et alors, ça fait des choses à raconter en rentrant."
Aux yeux de cette femme engagée, c’est plus que jamais le moment d’apporter son soutien et sa solidarité à la Grèce. »

Les voies de la solidarité sont souvent impénétrables.

 Le Figaro se montre pragmatique :

On apprend ainsi que « le ministère des Affaires étrangères conseille aux Français partant en Grèce d’emporter avec eux des liquidités suffisantes. Dans l’Union européenne, il est possible de transporter jusqu’à 10.000 euros en liquide sans avoir à les déclarer à la douane ».

C’est tellement plus facile de faire ses courses en ayant sur soi 10.000€ en liquide. Il suffisait d’y penser, merci Le Figaro.

 Rendons hommage à Laurence Le Dren de Notre Temps qui dès le 22 juin posait déjà la question qui compte au sujet de la Grèce :

Louons Laurence Le Dren de mettre l’actualité en perspective : « Sortie de l’euro ? Fermeture de banques, faillites ? Les nuages s’amoncèlent au-dessus d’Athènes, en pleines négociations avec ses créanciers pour éviter le défaut de paiement du pays. Mais pour les touristes le ciel grec est toujours bleu. »

Rendons grâce à Laurence Le Dren pour ses conseils avisés :
« Avant de partir, informez-vous »
« Un brin d’anticipation ! »
« Évitez les manifestations »
« Voyagez connecté »
« Voyage retour, évitez le stress »

Les seules manifestations autorisées aux Grecs devraient être les manifestations de joie en voyant arriver Laurence Le Dren.


***



Note : les auteurs des articles recensés ci-dessus se sont mis en congé du journalisme et sirotent tranquillement le cocktail préféré des dominants : indécence, inconséquence et frivolité. Rafraichissant, non ?

Denis Souchon

 
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Notes

[1C’est nous qui soulignons.

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