À l’antenne depuis septembre 2001, l’émission « C dans l’air » repose sur un cahier des charges relativement simple : trois ou quatre experts en tout et en rien, triés sur le volet, viennent bavarder, au besoin relancés par le bon sens d’Yves Calvi. Les invités ont presque toujours le bon goût d’être d’accord sur l’essentiel, ce qui permet de discuter confortablement de broutilles, et de faire passer les points centraux du débat comme déjà tranchés – par les « experts ».
Ces débats faussement vrais (et parfois vraiment faux) ne s’improvisent pas : la composition du plateau est souvent un modèle de déséquilibre. Exemple très significatif avec l’émission du 6 juillet dernier, présentée par Caroline Roux (remplaçante d’Yves Calvi ce jour-là) et consacrée aux suites du référendum grec, titrée « Un référendum pour quoi faire ? ».
Casting sur mesure
Pour répondre à cette question d’une pertinence toute relative, Caroline Roux est bien entourée : Philippe Dessertine (économiste), Marc Fiorentino (économiste), Jean-Dominique Giuliani (directeur de la Fondation Robert Schuman) et Alexia Kefalas (journaliste, correspondante intervenant depuis Athènes). Avant de nous intéresser au contenu de cette émission, remarquons qu’il était dans une large mesure déductible de ce choix d’invités [1], ainsi qu’une présentation même succincte de ceux-ci le montre sans ambiguïté.
Philippe Dessertine est professeur de finance aux universités de Paris-X Nanterre et de Bordeaux IV, membre du Haut Conseil des Finances Publiques, mais aussi directeur de l’Institut de haute finance du groupe IFG, ainsi qu’expert médiatique multicarte, particulièrement omniprésent depuis plusieurs semaines [2]. Soit : un économiste orthodoxe de plateaux et studios.
Marc Fiorentino dirige une entreprise de conseil en finance aux entreprises (Euroland Corporate) et éditorialise sur un site de conseil en finance aux particuliers (monfinancier.com), il anime également une émission sur BFM Business, et tient une chronique dans « La Nouvelle Édition » sur Canal Plus, ainsi que dans Challenges. Il est l’auteur de livres aux titres éloquents : Tu seras un homme riche, mon fils (2005), Un trader ne meurt jamais (2009), Sauvez votre argent (2011), ou encore Faites sauter la banque ! (2014). Il a accessoirement été condamné en 2008 par l’Autorité des Marchés Financiers « pour avoir agi contre l’intérêt d’un de ses clients », et « pour avoir exercé sans agrément une activité de placement ». Soit : un capitaliste néolibéral standard.
Jean-Dominique Giuliani est chef d’une entreprise de « consulting international » et dirige la Fondation Robert Schuman, un think tank « pro-européen ». Une fondation veillant donc à la poursuite de la construction de l’Union Européenne telle que nous la connaissons ; et une fondation ayant, accessoirement, une fâcheuse tendance au plagiat. Soit : un fabricant d’idées pas spécialement originales pour la construction européenne néolibérale.
Alexia Kefalas est journaliste à la rédaction du très droitier quotidien grec Khameni, correspondante du Figaro, de RTL et de France24. Lors d’un passage précédent dans l’émission d’Yves Calvi, elle insistait sur le « rôle social » des « ratonnades » menées par les membres du parti néonazi grec Aube Dorée, à comparer au « chantage » exercé par Syriza. En 2013, elle réalisait pour France 2 un documentaire titré « Grèce, la grande braderie », dans lequel Okeanews puis les Indignés du PAF relevait des commentaires mensongers [3]. Plus récemment, un de ses articles paru dans Le Figaro, concernant une pénurie de médicaments, était illustré par une photo prise en mars 2014 pendant une grève des pharmaciens, comme confirmé par la photographe (à l’heure où nous publions, l’article est toujours illustré par cette photo manipulatrice). Soit : une adversaire déclarée du projet de Syriza, prête à cautionner mensonges et trucages.
Qu’y avait-il à attendre d’un « débat » entre ces quatre-là ? Pas grand chose.
Et ce fut même pire.
Dialogues ciselés
Une première hypothèse que l’on pouvait faire avant même de visionner l’émission, au vu de la liste des invités, était que l’Union Européenne (que ce soit la Commission Européenne, l’Eurogroupe, etc.), la Banque Centrale Européenne et le FMI ne verraient pas leur rôle mis en jeu trop sévèrement. Erreur : leur rôle ne fut pas en question du tout, et tout se passa comme si Alexis Tsipras était le seul protagoniste de la négociation à pouvoir modifier sa position ; et dans ce cercle d’experts, il l’est ! Les institutions avec lesquelles la Grèce est en négociation n’étant, elles, que douceur, gentillesse et raison pure, comme le rappellent les protagonistes de ce « débat », le plus souvent au détour d’une virgule.
Ainsi, questionné sur l’objectif de ce référendum pour Alexis Tsipras, Jean-Dominique Giuliani explique doctement : « On saura demain avec les propositions qu’il va faire à l’Eurogroupe puisque finalement, la gentille Union Européenne accepte encore un nouveau round de discussion » [4]. Un peu plus tard, alors que le « débat » aborde l’état des négociations en cours, c’est-à-dire pour nos « experts » la probabilité que la Grèce accepte les conditions de ses « partenaires », il ajoute : « Qu’est-ce que veulent les Européens ? Ce qu’ils veulent c’est que la Grèce se remette en marche (…). S’il y a un gouvernement qui produit un excédent, qui est capable de percevoir les impôts, un plan même à long terme, les Européens achètent toujours, parce qu’ils ont intérêt ». Quant aux propositions qu’on attendrait de Tsipras, c’est tout aussi simple : « Un plan, quelque chose de crédible pour remettre sur les rails la construction d’un État qui fonctionne, qui va percevoir des impôts, qui va faire une réforme fiscale, etc. J’en doute beaucoup, vous comprenez, parce qu’en réalité tout ce discours sur l’austérité qu’on présente ici en France, il est un peu facile n’est-ce pas, l’austérité c’est tout simplement remettre les comptes publics en ordre. » Les négociations seraient donc bloquées par le refus du gouvernement grec de s’aligner sur des demandes à la fois bénignes et raisonnables.
Philippe Dessertine explique quant à lui pourquoi ces négociations n’ont pas été rompues : « Si tous les Européens depuis des mois, des mois et des mois, acceptent tout, c’est bien évidemment parce qu’ils ont une haute idée de l’Europe, une haute idée de leur avenir, etc. Mais c’est surtout parce qu’ils ont peur (…) ». Ils ont peur du « Grexit », mais « bien évidemment », ils ont aussi d’autres motifs plus nobles qui les poussent à « tout accepter »… Et les Grecs, eux, pourquoi ne quitteraient-ils pas cette Union avec laquelle ils sont en désaccord (question d’un téléspectateur) ? Jean-Dominique Giuliani le sait : « Ils ne voulaient pas [sortir de l’euro], tous les sondages le montrent, parce que quand même la Grèce a énormément profité de son appartenance à l’Union Européenne. (...) Elle est sortie du sous-développement grâce à l’Union Européenne ». Les 40% de Grecs vivant actuellement en dessous du seuil de pauvreté seront contents de l’apprendre.
La question est donc restreinte à celle du comportement à venir du gouvernement grec et de son premier ministre Alexis Tsipras. Dans ce cadre très précis, jamais élargi par Caroline Roux ni par aucun de ses invités, la discussion est ouverte. L’idée générale en est donnée dès le début de l’émission par Jean-Dominique Giuliani : « On saura demain pourquoi il a fait ce référendum. (…) Soit il se sent conforté (...), et il a gagné une marge de manœuvre qui lui permet de passer un accord ; soit deuxième hypothèse, il est plutôt dans la fonction du dynamiteur (…). » Voilà donc les deux termes de l’alternative. En fonction du terme qu’ils privilégient, les invités de l’émission seront donc plus ou moins d’accord entre eux… mais ils sont d’accord de toute façon pour exclure tout autre terme.
Il n’y a pas d’alternative
Et l’on aurait tort de se méprendre sur le premier terme de cette alternative : la « marge de manœuvre » dont parle Jean-Dominique Giuliani ne concerne pas la possibilité pour Alexis Tsipras de desserrer l’étau de l’austérité, mais bien une marge de manœuvre vis-à-vis du peuple grec, pour lui imposer les « réformes » exigées par l’Union Européenne – pour lui « vendre » une reddition plus ou moins complète. D’après Alexia Kafelas, il y a dans un premier temps la possibilité de… gagner du temps si Tsipras ne plie pas à court terme : « Les Européens peuvent lui donner un délai, peuvent discuter d’une aide, qu’ils appelleront humanitaire ou autre, une aide à la Grèce temporaire, pour mieux renégocier par la suite. » Et surtout la possibilité que Tsipras finisse par sortir « vainqueur »… en acceptant les conditions qu’on cherche à imposer à la Grèce : « Ce qui est sûr, ce que si il arrive vainqueur avec un accord, quel qu’il soit, même s’il y a un peu d’austérité, et qu’il arrive à le faire passer, qu’il arrive à convaincre la société grecque (…), et bien forcément il arrivera à apaiser. » Les autres « experts » présents sont quant à eux plutôt convaincus que Tsipras est un dangereux « révolutionnaire », qui ne pliera pas. Selon Philippe Dessertine, il aurait même un petit côté terroriste, n’hésitant à menacer l’Europe avec des « bombes » : « Tout le monde sait qu’on est dans une situation super super fragile d’un point de vue économique et géopolitique dans la zone. Ça fait deux bombes possibles. Tsipras sait très bien par rapport à cela, que même une catastrophe humanitaire en Grèce serait quelque chose de très compliqué à gérer pour l’Europe. (…) ».
Alexia Kefalas, qui a un avis fondamentalement identique, se permet une divergence mesurée, puisqu’elle soutient qu’Alexis Tsipras peut abandonner tout ce pour quoi il a été élu et retrouver la voie de la raison : « Oui il a un discours qui peut s’apparenter à l’extrême gauche, mais on sait très bien (…) que l’exercice du pouvoir change un homme politique, et on a vu déjà Alexis Tsipras évoluer, au début il était contre les privatisations, il était pour imposer son programme, c’est-à-dire augmenter immédiatement le salaire minimum de 200 euros entre autres, et ré-embaucher tout le monde. Bon, il ne l’applique pas exactement (…) donc ça veut dire qu’on ne peut pas exclure qu’il changera. » Après une élection, en Europe démocratique, un programme électoral est appliqué ; dans les républiques bolcheviques comme la Grèce, il est imposé…
Cette idée qu’on puisse tordre le bras à Alexis Tsipras, afin qu’il « vende » aux Grecs un accord du type de celui qu’ils viennent de rejeter par référendum ferait sûrement plaisir à Marc Fiorentino, mais il n’y croit pas : « On a tort de projeter des images qui sont nos images de socio-démocrates ou de libéraux européens, à quelqu’un qui est fondamentalement en train d’essayer de faire sortir ou de faire exploser le système européen. (…) C’est un révolutionnaire ». Plus loin, Jean-Dominique Giuliani complète : « Tout l’exercice de Tspiras, c’est de ne pas porter la responsabilité. Il danse sur un volcan ». Un personnage dangereux et irresponsable, donc, capable de demander leur avis aux Grecs par référendum. Une attitude qui dépasse les limites du savoir-vivre en démocratie selon Jean-Dominique Giuliani : « C’est un coup de force, c’est une attitude qui n’est pas conforme à ce qu’on voit habituellement en Europe, ou même dans les nations occidentales qui ont l’habitude de coopérer avec leurs partenaires. »
La journaliste chargée de cadrer ces échanges – qui n’a pas été débordée jusque-là – se demande alors : mais pourquoi est-il aussi méchant ? « Parce que », répond Jean-Dominique Giuliani :
- Caroline Roux : « Quand il arrive à la table des négociations, il le sait qu’il n’y a plus de lait, plus de farine... »
- Jean-Dominique Giuliani : « Mais c’est peut-être pas son problème. Vous savez si c’est vraiment un idéologue … On peut se poser la question. »
Cela étant un peu court, Caroline Roux relance la question des motivations d’Alexis Tsipras, en proposant une hypothèse qui ne fait pas tâche dans ce « débat » :
- Caroline Roux : « Qu’est-ce qu’il veut, à votre avis, au fond, Alexis Tsipras ? (…) Dynamiter l’Euro ? »
- Jean-Dominique Giuliani : « Il n’en a pas les moyens (..). En revanche, ce qu’il veut c’est garder la mainmise intellectuelle qu’il a acquise sur une Grèce qui a une histoire très particulière sur le plan politique, et rester celui qui décide, au pouvoir, ou dans l’opposition. »
Que Jean-Dominique Giuliani ne puisse envisager l’exercice du pouvoir politique que comme un moyen de conserver le pouvoir politique ne nous étonne en vérité que très peu. Qu’un « débat » prétendant permettre à ses téléspectateurs d’aborder la question « dans sa globalité » se contente de cette explication n’a de cesse de nous atterrer.
« Les extrémistes des deux bords »
Une telle conversation ne pouvait manquer de faire un détour par un des lieux communs les plus en vogue du commentariat eurobéat : Alexis Tsipras serait le porte-parole des extrêmes-qui-se-touchent. Syriza, Podemos, la gauche française de gauche (et d’autres mouvements progressistes, sans doute) auraient fondamentalement le même projet politique que les différents partis d’extrême droite qui font parler d’eux en Europe (du UKIP britannique au FN français en passant par Aube Dorée en Grèce). Expert en charge de la défense de l’Union Européenne contre ces dangereux « populismes », Jean-Dominique Giuliani remarque : « On a des mouvements populistes des deux bords qui veulent s’en prendre à la construction européenne parce que c’est ce qu’il y a de plus facile en réalité. »
Puis Philippe Dessertine révèle le sombre dessein politique de ces forces de l’ombre : « On l’a vu partout en Europe, il y a aujourd’hui une force non négligeable qui veut entre guillemets "une autre politique", c’est-à-dire qui veut quoi ? Qui veut en réalité faire sauter le mode de fonctionnement de l’Euro tel qu’on l’a envisagé. » Mais tel qu’envisagé par qui ? Et au bénéfice de qui ? « Faire sauter » ce fonctionnement pour appliquer quelle « autre politique » ? Cela implique-t-il ou non de sortir de l’Euro ? Autant de questions qui ne seront pas posées. La « globalité » telle que « C dans l’air » se la représente semble décidément extrêmement partielle.
De son côté, Marc Fiorentino est très inquiet de voir Alexis Tsipras remporter une manche avec ce référendum, puisqu’il mène un combat « qui pourrait fédérer les mouvements populaires qu’on a en Espagne, les extrémismes de tous les pays. » Une sorte d’internationale des rouges-bruns sans doute ... Puisque ni Caroline Roux, ni aucun autre des protagonistes n’a souhaité le faire au cours de cette émission, rappelons ici que Syriza (son programme, ses principes) ne peut être comparé à l’extrême droite, et que le parti a tenu à l’affirmer dans un communiqué dès le mois de janvier 2015. La récupération politique du résultat du référendum grec par le Front national se fait donc malgré les déclarations de Syriza, mais avec l’aide insistante de nos « experts » [5].
Une question centrale… écartée
La question de la dette est souvent présentée comme centrale dans les négociations entre la Grèce et ses créanciers [6]. Il peut donc sembler surprenant qu’elle ne soit jamais vraiment abordée, et mentionnée seulement trois fois au cours de cette émission d’une heure et quart. Après 31 minutes de « débat », Jean-Dominique Giuliani demande avec candeur, comme nous l’avons vu plus haut : « Qu’est-ce que veulent les Européens ? Ce qu’ils veulent c’est que la Grèce se remette en marche, avec une perspective même lointaine de ne pas continuer à recreuser la dette, et après tout le reste est négociable.(...) ». La dette serait donc une partie de l’équation… Treize minutes plus tard, Alexia Kefalas tient à saluer la position française sur ce dossier, et elle le fait en ces termes : « Quand on voit que le seul qui mette sur la table le dossier de la dette grecque, parce que c’est ça finalement le cœur des négociations (…), c’est Michel Sapin, le ministre des Finances français. » La dette serait donc « le cœur des négociations » ? Reprenant la parole quelques minutes après, Marc Fiorentino confirme : « Aujourd’hui, et Alexia a raison, le cœur du sujet, c’est un allégement de la dette. » C’est probablement pour cette raison que le sujet en question ne sera pas discuté plus avant.
Quelques vérités, en passant
Avec une oreille attentive, on pouvait retirer d’autres enseignements que celui, massif, que livre un tel concentré de propagande. Des enseignements que les invités ne comptaient peut-être pas livrer avec autant de candeur.
Par exemple, pour Caroline Roux, il semble qu’il n’y ait pas d’autre Europe possible qu’une Europe capitaliste :
- Marc Fiorentino : « Il y a aujourd’hui deux perspectives qui s’ouvrent pour l’Europe, la perspective grecque, une Europe un peu révolutionnaire, anticapitaliste, qui pourrait fédérer... »
- Caroline Roux (le coupant) : « Donc plus d’Europe ? »
Par la suite, Alexia Kefalas nous rappelle qui sont en réalité la poignée de gens désignés ces derniers temps par l’expression « les Européens » [7] : « depuis 5 ans, l’image des Européens en Grèce, ce sont des personnes encravatées qui imposent sans cesse de l’austérité et de la rigueur (...) ». Les techniciens de la troïka, donc.
Plus loin, Philippe Dessertine tient à nous faire remarquer que le discours économique médiatique dominant est bien une coproduction des « experts » et du pouvoir politique : « Les risques c’est évidemment par l’envolée des taux [auxquels la France emprunte] qu’on va les voir arriver (…). Et là ce n’est même pas moi qui le dis, c’est le président Hollande, le ministre Sapin, tout le monde nous l’explique sans cesse : la raison pour laquelle il faut empêcher la montée de la dette, c’est que lorsqu’un pays a trop de dettes, il n’est plus totalement autonome ».
Enfin, et pour revenir sur la Grèce, le même Philippe Dessertine explique pourquoi tout espoir n’est pas perdu pour un changement de comportement d’Alexis Tsipras : « La question des retraites est quelque chose sur laquelle [Tsipras] a avancé la semaine dernière (…), c’est-à-dire un rallongement assez important du temps au travail contre peut-être une réduction moindre du montant des retraites. » Travailler beaucoup plus longtemps pour peut-être perdre un peu moins… La douceur et la bienveillance des créanciers de la Grèce en prennent un coup.
Compte-tenu des invités choisis, il était inévitable que le « débat » soit fortement tronqué et orienté, partiel et partial : les conséquences d’un pluralisme atrophié. Cette négation du pluralisme sur le plateau était transposée telle quelle dans le court reportage diffusé en fin d’émission, consacré à la démission de Yanis Varoufakis de son poste de ministre des finances : les auteurs n’y interrogeaient qu’un seul interlocuteur, Babis Papadimitriou, journaliste de la télévision Skai et du journal Khameni, deux médias farouchement opposés à Syriza... Dans ce même reportage, une vidéo truquée, et connue comme telle depuis plusieurs semaines, montrant Yanis Varoufakis faisant un doigt d’honneur était montrée comme l’illustration de l’ancien ministre « joignant le geste à la parole » à propos de l’Allemagne. Il semble donc préférable pour les personnes désirant « comprendre et appréhender l’actualité de façon globale » de se méfier de « C dans l’air » et de toutes les émissions du même type qui confondent (volontairement ?) pluralisme et juxtaposition de points de vue quasi-identiques.
Martin Coutellier
Post-scriptum : « le mot de la fin »
Avant de rendre l’antenne, Caroline Roux relaie quelques questions de téléspectateurs, dont (évidemment) celle-ci : « Dois-je annuler mes vacances en Grèce au mois d’août ? » [8] Ce qui laisse place à cet échange :
- Marc Fiorentino : « ça c’est peut-être une vraie question, que se posent d’ailleurs pas mal de gens. Difficile à dire. (…) On peut répondre qu’il faut attendre quelques jours pour prendre sa décision ? Parce que si… »
- Caroline Roux : « Non mais on en est là ? Sérieusement ? »
Excellente question.