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Le Monde Diplomatique et la publicité (1)

Publicité : "Nuit gravement à votre sens civique"

Une lettre ouverte au Monde Diplomatique
par Frédéric Maurin,

Dans une lettre ouverte au Monde Diplomatique que nous publions ici comme une tribune libre [*], Frédéric Maurin s’interroge sur de la place prise par la publicité dans certains numéros de ce mensuel.

Lettre ouverte au Monde Diplomatique

Frédéric Maurin
21 rue Gay
38400 St Martin d’Hères
Au Monde Diplomatique
Mr Ignacio RAMONET

Comme de nombreux lecteurs, je vais prendre la plume pour m’étonner de la place prise par la publicité dans votre édition de février 2002.

Permettez moi d’anticiper votre réponse : la publicité représente moins de 5%des recettes du Diplo et n’influence en rien la liberté d’esprit et de ton du journal, conforté par ailleurs dans son indépendance par la participation de l’association des Amis du monde Diplomatique dans son capital. Vous l’avez dit, c’est entendu et j’y crois, ne pensant pas être le seul à y croire.

Ceci étant rappelé, j’aurais deux propositions à vous faire.

Premièrement, si la publicité compte pour si peu dans vos recettes, pourquoi ne pas la supprimer ? UNE PAGE DE PUBLICITE EN PLUS, C’EST UNE PAGE DE TEXTE EN MOINS et la hausse du prix d’un journal sans publicité serait aussi bien comprise par vos lecteurs que les augmentations motivées par la hausse du prix du papier ou la baisse de la participation de La Poste à l’acheminement de la presse.

A défaut, si cette proposition s’avérait irrecevable pour diverses raisons, pourquoi ne pas apposer en marge de chaque publicité la mention "NUIT GRAVEMENT A LA SANTE MENTALE" ou, mieux, "NUIT GRAVEMENT A VOTRE SENS CIVIQUE". Ceci dans l’esprit des contraintes imposées aux cigarettiers.

Si cette formule vous semble trop lapidaire, voire insultante, il est également envisageable d’annexer à chaque publicité un encart relatif au "bilan social" de l’entreprise commanditaire de l’annonce, portant sur l’écart de rémunération dirigeant-salarié, le souci de l’environnement, les relations avec les sous-traitants, la gestion des personnels, les fait de corruption d’élus, d’abus de biens sociaux, de position dominante ...

En l’espèce, les publicités de CEGETEL (groupe Vivendi) et RENAULT de votre édition de février auraient donné lieu à d’intéressantes précisions.

Mon propos vise uniquement la publicité commerciale et non celles émanant d’associations à but non lucratif. Je serais évidemment heureux qu’il soit publié en "courriers des lecteurs".
Très amicalement,

Frédéric Maurin.
Adhérent à l’association Résistance à l’Agression Publicitair (R.A.P.), 53 rue Jean Moulin 94300 VINCENNES - www.antipub.net

 
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Notes

[*Les articles présentés comme des tribunes n’engagent pas nécessairement la responsabilité d’Acrimed

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