(Voir Laurent Joffrin ne sait plus ce qu’il a écrit (1))
Fin janvier, 2001, sur le site du Nouvel Observateur, Laurent Joffrin, répond on line aux questions des internautes, et en particulier à celle -ci :
" Question de François : Avec le recul, comment jugez-vous la position de l’Observateur au moment de l’intervention de l’OTAN en Yougo ? Vous devrez faire un numéro spécial à ce sujet, bilan chiffré etc.
Réponse de Laurent Joffrin : L’intervention était inévitable en raison de l’intransigeance de Belgrade. Elle a contenu la guerre inter-ethnique et abouti à la chute de Milosevic. Elle n’a encore rien réglé au Kosovo et la minorité serbe est injustement maltraitée. L’OTAN a évidemment exagéré l’ampleur des massacres commis par les Serbes. Mais sans intervention, Milosevic aurait gagné au Kosovo et maintenu les Albanais sous la botte. Pourquoi les démocraties devraient-elles tolérer les exactions des dictatures à leurs portes ?
Protecteur de la rigueur journaliste, Laurent Joffrin s’interrogeait gravement dans Marianne le 10 avril 2000 : " Est-ce que ça change vraiment les choses d’annoncer 4 000 au lieu de 10 000 morts ? " (Marianne, 10/4/2000). Pour un militariste acharné : non. Pour un journaliste scrupuleux : oui. Pour les rescapés : énormémement.
A la même époque, tous ceux qui tenaient à maintenir la différence entre ces réponses étaient soupçonnés de " révisionisme ". Près d’un an plus tard, Laurent Joffrin fait preuve de plus de circonspection et concède que l’OTAN " a évidemment exagéré l’ampleur des massacres commis par les Serbes ". Encore un effort, Laurent : et il faudra bien admettre que de nombreux journalistes ont cautionné cette exagération.