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... Discours sur la « réforme » et la « méthode »
Tout avait commencé, en ce début 2006, dans le calme d’un accompagnement sans états d’âme de « la réforme ». Son adoption par le Parlement n’avait suscité aucune émotion particulière. Le climat commence à changer après les manifestations du 7 mars 2006. On peut constater alors, dans la presse écrite quotidienne nationale, qu’il s’agisse du contenu de la réforme ou de la légitimité de la mobilisation, une indéniable diversité éditoriale : Le Figaro campe solidement à droite, Le Monde tient la corde au centre-gauche, Libération donne l’impression d’épouser la cause de la jeunesse mobilisée que L’Humanité soutient ouvertement. Avec toutes les apparences d’une information équilibrée et pluraliste, mais qui, L’Humanité exceptée, dissimule un profond consensus. En effet, apparemment divisés sur la nécessite de cette réforme, les commentateurs entonnent d’une même voix l’hymne en faveur de la flexibilité. Une fois encore, les revendications (et donc les actions) légitimes sont contenues dans une enceinte très étroite et placées sous surveillance.[…] Ainsi, derrière la façade de la pluralité des opinions et d’une expression équilibrée des protagonistes se cache le chœur des éditorialistes et chroniqueurs qui entonnent leur air préféré : notre destin, c’est la « réforme ». Et seules sont légitimes les mobilisations qui ont pour objectif, non de la contrarier quand elle est régressive, mais de l’accompagner : tel est l’unique objet du « dialogue social ».
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