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« Des paroles et des actes » et ses « deux France » (2) : il faut sauver le soldat Finkielkraut

par Julien Salingue,

Nous avons eu l’occasion, dans un article publié le 2 février 2016, de revenir sur ce « moment de télévision » où le dispositif bien huilé de l’émission « Des paroles et des actes » a été perturbé par une jeune professeure d’anglais, Wiam Berhouma. Cette dernière a en effet « osé », alors que la parole lui était généreusement offerte lors du débat opposant Alain Finkielkraut et Daniel Cohn-Bendit le 21 janvier dernier, transgresser les règles de la bienséance télévisuelle et refuser de se soumettre aux injonctions du grand prêtre David Pujadas et de Sa Majesté Alain Finkielkraut.

Nous insistions alors sur « la manière impitoyable dont les tenanciers du microcosme médiatique traitent une outsider qui ose dépasser le temps de parole qu’ils lui accordent et sortir du rôle décoratif qu’ils lui prescrivent et de la position ancillaire qu’ils lui assignent ». Et l’affaire n’en est, malheureusement, pas restée là. Dans les jours qui ont suivi l’émission, les rappels à l’ordre ont continué de pleuvoir, tous les moyens étant bons pour délégitimer, a posteriori, la parole de Wiam Berhouma : attaques contre sa personne, insinuations, mensonges et, last but not least, outrances d’Alain Finkielkraut lui-même.

« France 2 a menti »

Le soir de l’émission, les premières attaques se multiplient contre celle qui a osé bousculer Alain Finkielkraut et le dispositif de « Des paroles et des actes », notamment sur les réseaux sociaux. Nous ne reproduirons pas ici les nombreux messages insultants, haineux et/ou menaçants, pour mieux nous concentrer sur le traitement, dans les « grands médias », de « l’affaire ». Quoi que l’on pense du contenu de l’intervention de Wiam Berhouma ou des idées qu’elle peut soutenir par ailleurs, une analyse critique des réactions qu’elle a suscitées s’impose, pour ce qu’elles révèlent de l’état et du fonctionnement du microcosme médiatique.

Dès le 22 janvier, Marianne publie sur son site un article titré « Face à Finkielkraut dans DPDA, une intervenante pas si neutre », dans lequel l’hebdomadaire se fait l’écho d’une accusation diffusée sur les réseaux sociaux : France 2 aurait menti aux téléspectateurs en prétendant que la jeune femme n’était membre d’aucun parti politique. « Sur Twitter », peut-on lire sur le site de l’hebdomadaire, « certains ont rapidement accusé la jeune femme d’être liée avec le PIR, le Parti des indigènes de la République. […] Une information qui, si elle avait été donnée, aurait changé la donne sur l’intervention d’une Wiam Berhouma présentée comme indépendante de toute organisation politique ».

L’« information » est rapidement reprise par d’autres médias, comme Le Figaro, qui évoque le PIR et fait référence à l’article de Marianne, ou le site du mensuel Causeur, où Wiam Berhouma devient même « membre des Indigènes de la République, un parti "antisioniste" accusé par l’hebdomadaire Marianne de racisme anti-blanc et de communautarisme ».

Frédéric Haziza, qui officie sur La Chaîne parlementaire (LCP) et la Radio de la communauté juive (RCJ), est également de la partie :



De même que Caroline Fourest, toujours en charge d’une chronique sur France Culture, et qui relaie sur Twitter un article au titre explicite (« Les indigènes du service public ») :



La messe est dite : contrairement à ce qu’a affirmé David Pujadas, Wiam Berhouma serait donc « liée » à un parti politique, voire même « membre » d’un parti politique. L’occasion de rappeler ce qu’a exactement dit le présentateur de « Des paroles et des actes » : « Vous êtes professeure d’anglais dans un collège à Noisy le Sec, alors vous n’êtes encartée dans aucun parti, je précise que vous avez fait partie d’une liste citoyenne aux dernières régionales, mais aucun parti. »



Trois remarques s’imposent ici :

 ce n’est pas le contenu de l’intervention de Wiam Berhouma qui est critiqué, mais le fait que ses supposés liens avec le PIR auraient été dissimulés par France 2. L’article publié par Marianne est à cet égard exemplaire, qui ne dit pas un mot du propos de l’intervenante, mais se focalise exclusivement sur ses prétendues accointances politiques. Une manière commode de délégitimer un propos sans rien en dire.

 n’en déplaise à certains, qu’il s’agisse de Frédéric Haziza (« jeune musulmane apolitique ») ou de Marianne (« intervenante neutre »), Wiam Berhouma a été présentée comme une personne engagée, ainsi qu’en témoigne sa présence sur une « liste citoyenne » : nulle « neutralité » donc, ni « apolitisme ». Mais il est vrai qu’il est plus facile de transformer la réalité pour mieux la critiquer...

 quand bien même une information aurait été dissimulée, on ne peut qu’être surpris de cette soudaine volonté de transparence. À l’exception de Marianne, qui rappelle que « ce type "d’oubli" n’est pas rare dans les médias, biaisant ainsi la lecture de compréhension du téléspectateur », force est de constater que ceux qui ont critiqué Wiam Berhouma et France 2 ne montent guère au créneau lorsque, par exemple, des « experts » en économie sont présentés uniquement d’après leurs titres universitaires alors qu’ils sont également rémunérés par des banques. Deux poids, deux mesures ?



Mais alors, qu’en est-il réellement de l’hypothétique mensonge de France 2 ? Wiam Berhouma est-elle oui ou non « membre » ou « liée » au PIR ? Si l’on en croit les principaux intéressés, non, puisque la jeune femme et le PIR ont démenti cette rumeur, alors que la polémique enflait. Le seul véritable élément « probant » est que Wiam Berhouma a participé le 31 octobre 2015 à une manifestation, la « Marche de la dignité », à l’initiative d’un collectif de femmes ad hoc, la Marche des femmes pour la dignité (Mafed), et qu’elle a signé l’appel de la Mafed à manifester, appel également signé par le PIR [1].

C’est tout ? C’est tout. En définitive, le plus étonnant est la capacité qu’ont eue de nombreux médias à gloser sur les prétendus liens de Wiam Berhouma avec le PIR sans prendre la peine de la questionner à ce propos, ou tout simplement de prendre connaissance de ce qu’elle avait à en dire. Le soir de l’émission, la principale intéressée démentait sur Twitter son appartenance au PIR. Trois jours après l’émission, dans une interview publiée sur le site du Courrier de l’Atlas, elle contestait de nouveau les imputations de certains médias, soulignant que ceux-ci ne l’avaient pas contactée [2]. Puis, c’est dans une tribune publiée sur « Le Plus » de L’Obs qu’elle développait, non sans une certaine ironie, son propos [3]. L’information était donc à la disposition de quiconque voulait se donner la peine de la chercher...



Alors, beaucoup de bruit pour rien ?


Il faut sauver le soldat Finkielkraut

Ce qui semble en réalité avoir dérangé une partie significative du microcosme médiatique, c’est que Wiam Berhouma a « osé » sortir du cadre strict de l’émission « Des paroles et des actes », et qu’elle n’a pas respecté la règle selon laquelle une simple « intervenante » ne doit pas s’en prendre à « l’invité » de l’émission. A fortiori si celui-ci est membre à part entière de la caste des « intellectuels » qui monopolisent les débats et trustent les invitations dans les grands médias depuis des décennies, quand ils n’ont pas eux-mêmes, comme c’est le cas pour Alain Finkielkraut, leur propre émission [4].

La charge contre Wiam Berhouma s’est en effet poursuivie dans les jours (et désormais les semaines !) qui ont suivi son intervention sur France 2, et le moins que l’on puisse dire est que les petits procureurs qui ont instruit son procès à charge n’ont pas fait dans la demi-mesure. Le point commun entre toutes ces interventions ? Ne pas parler – ou le moins possible – du propos de la jeune femme, et se concentrer sur la supposée « agression » dont aurait été victime Alain Finkielkraut.

Exemple parmi bien d’autres avec Ariel Wizman, chroniqueur dans l’émission « La nouvelle édition », diffusée chaque midi sur Canal Plus, qui s’en est vivement pris, le 25 janvier 2016, à Wiam Berhouma [5], avec le soutien de Daphné Bürki (animatrice de l’émission) et de Nicolas Domenach (Challenges, ex-Marianne et également chroniqueur de « La nouvelle édition »). Cette séquence mérite que l’on s’y attarde, car elle condense en quelques minutes les principaux traits de la « contre-offensive » médiatique qui a suivi l’émission du 21 janvier. Extraits :



- Daphné Bürki : « Tout le monde a commenté le ton énergique et presque insultant, on peut dire, de cette invitée qui a kidnappé l’antenne pendant de longues minutes ».

Nous ne savons pas quel était le montant de la rançon et qui l’a payée, mais à notre connaissance l’antenne est saine et sauve et a pu rentrer chez elle. Plus sérieusement, on ne sait si l’on doit rire ou pleurer face à de tels propos : si une intervention ponctuelle de quelques minutes est un « kidnapping d’antenne », comment qualifier le ballet permanent des quelques interchangeables qui squattent la quasi-totalité des grands médias au quotidien ?



Mais poursuivons :

- Ariel Wizman : « La séquence a duré une quinzaine de minutes en direct, pendant lesquelles Alain Finkielkraut s’est décomposé, même s’il a gardé un certain calme, assez remarquable. »

Notons ici que la séquence a duré très exactement 10 minutes, au cours desquelles Wiam Berhouma s’est exprimée pendant environ 6 minutes (durant lesquelles elle a été interrompue à plus de 25 reprises), et Alain Finkielkraut pendant environ 3 minutes et 20 secondes. Relevons également le caractère surréaliste de l’hommage appuyé d’Ariel Wizman au « remarquable » Alain Finkielkraut qui, il est vrai, n’a interrompu Wiam Berhouma qu’à 16 reprises (soit en moyenne une fois toutes les 25 secondes), le tout dans le « calme » : « Non, non, non, non. Écoutez, j’ai compris quand même, j’ai compris, alors je peux vous répondre » (interruption numéro 3) ; « Bon alors, je peux, non mais ce n’est pas possible, il faut que je réponde quand même ! » (interruption numéro 7) ; « Je peux partir, ce n’est pas possible, écoutez » (interruption numéro 11) ; « C’est catastrophique » (interruption numéro 14) ; etc.



La suite :

- Ariel Wizman : « Mais à l’évidence le micro reste fermement entre les mains de la jeune fille malgré les diverses injonctions de David Pujadas. »

Aurait-il fallu lui arracher le micro des mains ? Ou alors peut-être couper le son, comme cela s’est produit avec un syndicaliste la semaine suivante dans le « Des paroles et des actes » consacré à Nicolas Sarkozy ? Tel semble être l’avis du démocrate Ariel Wizman.



Et ça continue :

- Ariel Wizman : « Alors quoi que l’on pense d’Alain Finkielkraut on peut être surpris par l’irruption de cette parole militante, injuriant avec un sourire angélique un invité […] ».

À quel moment Wiam Berhouma a-t-elle « injurié » Alain Finkielkraut ? Nous le cherchons encore [6].



Puis :

- Ariel Wizman : « S’en est suivie une réprobation générale, un sentiment de prise en otage ».

Technique usée jusqu’à la corde : prendre prétexte d’une « réprobation générale » pour ne pas avoir à assumer sa propre opinion. Nous n’avons en effet trouvé personne, à part Wizman et Bürki, ayant osé parler de « prise d’otage » (ou de « kidnapping d’antenne ») à propos de l’émission du 21 janvier. Doit-on, au passage, rappeler au chroniqueur ce qu’est réellement une prise d’otage ?



Et encore :

- Ariel Wizman : « Alors qu’est-ce qu’il faut faire de cette parole, parce qu’elle existe en France, la parole radicale, la parole extrême-gauche, la parole islamiste » [7].

Amalgame numéro 1.



- Ariel Wizman : « Voilà, donc on est un peu au début d’une crise qui rappelle ce qu’il y avait au début du Front national, à son émergence, pour la télévision ».

Amalgame numéro 2.



Fin de la chronique.



Un remarquable condensé, disions-nous, de la « contre-offensive » médiatique et des méthodes employées pour délégitimer Wiam Berhouma et, accessoirement, prendre la défense d’Alain Finkielkraut.

Ce dernier semble en effet, à en croire Ariel Wizman, avoir été victime d’une véritable agression. Thèse reprise par Philippe Bilger sur le Figaro.fr (« Wiam Berhouma professeur d’anglais à Noisy-le-Sec a pu, au cours d’une interminable intervention puis d’une reprise de parole, […] vilipender Alain Finkielkraut médusé auquel on n’a concédé le droit de répondre que tardivement »), par Élisabeth Lévy (« Cette péronnelle vous a carrément insulté ») ou encore par Nicolas Domenach sur Twitter :



On ne pourra en outre s’empêcher de mentionner le communiqué scandalisé du syndicat Force ouvrière France Télévisions, qui explique que « lors de son interminable intervention, Mme Berhouma a eu tout le loisir de tenir à l’égard du philosophe Alain Finkielkraut un discours dans lequel l’agressivité et la haine étaient à peine dissimulées » [8]. Pauvre, pauvre Alain Finkielkraut.

La quasi-totalité de ces commentaires avisés oublient soigneusement de discuter du contenu de l’intervention de Wiam Berhouma, n’en retenant que la conclusion (venue après la réponse d’Alain Finkielkraut) : « Monsieur Finkielkraut, pour le bien de la France, taisez-vous ». Ce « taisez-vous », qui n’est pourtant qu’une reprise ironique d’une célèbre « réplique » d’Alain Finkielkraut (comme l’a rappelé Wiam Berhouma elle-même sur le plateau de France 2) a ainsi servi de prétexte commode pour s’indigner bruyamment et, surtout, pour ne pas répondre à l’argumentation de la jeune femme, tout en la délégitimant violemment.

Mention spéciale enfin pour Natacha Polony qui a jugé utile, histoire d’enfoncer le clou, de renvoyer Wiam Berhouma à ses origines (réelles ou supposées), tout en s’en défendant : « On en oubliait presque, cloués au pilori par ce sourire, que cette République mise en accusation, raciste et postcoloniale, a permis a une jeune femme dont on ne cherche même pas à connaître les origines, elle qui nous envoie sa religion à la figure, de devenir professeur » [9].

Quelle ingratitude.


Finkielkraut blessé… mais pas mort

Rappelons qu’aucun de ces grands médias n’a pris la peine de contacter Wiam Berhouma pour lui donner la parole, et lui offrir ainsi l’occasion de se défendre contre la multiplication de raccourcis, mensonges et amalgames, qu’ils étaient il est vrai en train de contribuer à répandre, à la notable exception de Libération.fr dans un article mis en ligne le 4 février 2016. En revanche, plusieurs journalistes ont pris le soin de s’adresser à Alain Finkielkraut, voire même de lui ouvrir leur micro pour se « défendre ».

Ainsi, dès le 24 janvier sur RCJ (Radio de la communauté juive), Élisabeth Lévy offrait à Alain Finkielkraut, que l’on devine blessé et meurtri par une épreuve qui a duré, rappelons-le, dix minutes, l’occasion de revenir sur l’intervention de Wiam Berhouma [10].

- Élisabeth Lévy : « Fallait-il laisser parler cette fille [sic] pendant de si longues minutes ? […] »

- Alain Finkielkraut : « Alors écoutez, avant de répondre à cette question […], je voudrais vous dire dans quel état d’esprit je suis arrivé sur le plateau de "Des paroles et des actes". J’avais la peur au ventre. Non seulement parce que j’ai toujours le trac quand je dois parler en public, mais parce que c’est prendre un risque énorme aujourd’hui que de passer à la télévision. Verba volant, scripta manent, disait-on jadis. Dans la civilisation du spectacle, les choses se sont renversées. Les écrits ont de moins en moins d’importance et tombent très vite dans l’oubli. On ne retient pas la nuance, ce qui reste en revanche, ce qui est gravé pour l’éternité dans le marbre liquide d’internet… »

- Élisabeth Lévy : « Très joli. »

- Alain Finkielkraut : « … ce sont les paroles malheureuses, approximatives ou excessives. La toile se régale de tout ce qui est caricatural. Je craignais donc d’être entraîné par la vivacité du débat, par telle ou telle interpellation… »

- Élisabeth Lévy : « Vous craigniez surtout le débat avec Cohn-Bendit non ? »

- Alain Finkielkraut : « Oui mais je savais qu’il y aurait une interpellation. »

[…]

- Élisabeth Lévy : « Et vous avez été impérial face à l’insulte. »

- Alain Finkielkraut : « Alors, l’insulte, j’y arrive, mais pas tout de suite. »

Après une (longue) digression sur l’Allemagne et Angela Merkel, il reprend :

- Alain Finkielkraut : « … mais mon regret est bien moindre que celui que j’aurais éprouvé si j’avais ajouté une nouvelle casserole à celles que je traine déjà… »

- Élisabeth Lévy : « C’est-à-dire si vous aviez répliqué à cette petite… »

- Alain Finkielkraut (sourire aux lèvres) : « Taisez-vous ! »

- Élisabeth Lévy : « Voilà, ce qu’elle méritait mais, amplement. »

- Alain Finkielkraut : « Voilà mais alors donc pas de regrets, ou peu de regrets en tout cas, mais une vraie tristesse, voilà la réponse arrive, au souvenir de l’interminable diatribe de cette enseignante, professeure d’anglais, de Noisy-le-Sec. À l’issue d’une année marquée par tant d’Allahou Akbar meurtriers [re-sic], cette jeune femme déroulait imperturbablement son cahier de doléances : il n’y a qu’un racisme en France, celui qui vise les Musulmans. Elle était installée dans une posture victimaire dont aucun événement n’avait le pouvoir de la déloger. On prenait conscience en l’écoutant que la citadelle de la plainte et du ressentiment était inexpugnable. »

- Élisabeth Lévy : « Oui parce que cette jeune femme en l’occurrence, je ne sais pas quel pourcentage ou combien de divisions elle a derrière elle mais elle représente un discours qui est aujourd’hui répandu. Qui est encore répandu. »

- Alain Finkielkraut : « Exactement. Et sa vindicte était d’autant plus accablante que cette femme est parfaitement intégrée : elle ne porte pas le voile, elle est professeure… Au lieu donc de manifester sa gratitude à l’égard d’un pays qui l’a émancipée, qui l’a aidée à s’émanciper, et qui lui a permis d’être tout ce qu’elle pouvait être, elle exprime sa haine, elle vomit la France. Force donc est de constater que l’islam radical n’est pas notre seul ennemi, il y a des Musulmans qui, aujourd’hui, laïcs, se joignent pourtant à son jihad, contre la France, et contre les Juifs. Parce que quand même… »

- Élisabeth Lévy : « C’est un peu ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme qui n’est pas vraiment islamo mais qui est, qui est postcolonial en quelque sorte [re-re-sic]. »

- Alain Finkielkraut : « Voilà, c’est tout le discours postcolonial. »

- Élisabeth Lévy : « La colonisation sans cesse recommencée. »

- Alain Finkielkraut : « Voilà. Et quand il s’est agi pour cette femme, dont on frémit à l’idée qu’elle enseigne dans l’école publique… »

- Élisabeth Lévy : « Ah oui. »

- Alain Finkielkraut : « Quand il s’est agi pour elle de dresser la liste des pseudo-intellectuels islamophobes aujourd’hui en France, elle n’a pas nommé, comme Libération ou comme la presse Pigasse, Houellebecq et Onfray, mais seulement… »

- Élisabeth Lévy : « Zemmour et BHL je crois… »

- Alain Finkielkraut : « Éric Zemmour, Bernard-Henri Lévy et moi. Or, Bernard-Henri Lévy, qui fustige depuis longtemps l’idéologie française, la "France moisie" si vous voulez, ne figure sur aucune liste noire des néo-réacs. Ni Lindenberg, ni Joffrin n’ont jamais songé à l’incriminer. Donc pourquoi lui ? »

- Élisabeth Lévy : « Parce qu’il est un nom de famille avant d’être une pensée. »

- Alain Finkielkraut : « Quel est le point commun en effet entre Zemmour, BHL et moi ? Nous sommes Juifs. L’antisémitisme à la télévision en première partie de soirée, voilà le monde dans lequel nous sommes condamnés à évoluer. »

- Élisabeth Lévy : « Et là j’ai quand même été étonnée, pardonnez-moi, que Pujadas ne fasse pas une remarque sur cette petite liste. »

- Alain Finkielkraut : « Il n’a pas fait de remarque sur cette petite liste, il l’a laissée parler. À la fin de l’émission, David Pujadas et le producteur ont exprimé leur colère, ils ont été, m’ont-ils dit, roulés dans la farine, car cette jeune femme ne s’est pas présentée à eux comme elle s’est présentée aux téléspectateurs. Elle avait des griefs à faire valoir, mais des griefs tout à fait civilisés. Je veux bien les croire, mais c’est quand même une preuve de grande négligence car il suffit de googliser cette professeure pour apprendre qu’elle a participé le 31 octobre à la Marche de la dignité, et cette Marche de la dignité on y entendait des slogans tels que "Première, deuxième, troisième Intifada, nous sommes tous des enfants de Gaza" ou encore "On s’en fout, on est chez nous" et les organisateurs, munis de haut-parleurs, lançaient des noms comme Onfray, Fourest, Finkielkraut, et la foule répondait "Ta race". "Onfray, ta race", "Fourest, ta race", "Finkielkraut, ta race", et un certain nombre d’hommes politiques y avaient droit également. Donc, si vous voulez… Et maintenant cette jeune femme est devenue une héroïne sur les sites comme oumma.com et islaminfo. »

- Élisabeth Lévy : « Non mais ce qui est intéressant c’est que visiblement elle n’a convaincu que les gens qui vous détestaient par principe sans vous connaître, donc oumma.com et tous ces gens-là, en revanche le soutien que vous avez eu, y compris de beaucoup de gens qui ne sont pas d’accord avec vous, a été massif, parce que son arrogance et son impolitesse, parce qu’il faut quand même répondre, moi j’ai été frappée, dans un dîner vous ne laisseriez pas quelqu’un s’adresser à un de vos invités comme ça. »

- Alain Finkielkraut : « Absolument. Non, non, il est vrai que l’animateur David Pujadas a été très surpris donc il a manqué de fermeté. Peut-être a-t-il eu peur, si vous voulez, en l’interrompant de susciter de la part d’un certain nombre de téléspectateurs, de susciter des réactions extrêmement violentes. Il avait souci de ménager la part du public qui pouvait se sentir visé par les critiques que j’adressais tout au long de l’émission. »

- Élisabeth Lévy : « Oui. »

- Alain Finkielkraut (concluant sa diatribe) : « En tout cas, avec… On a une preuve supplémentaire avec ce pénible épisode, du fait que nous sommes sortis de la période post-hitlérienne de notre histoire. L’antisémitisme a à nouveau pignon sur rue : il est le paquet cadeau du multiculturalisme. »



Et nous avons une preuve supplémentaire avec ce pénible épisode (que nous nous abstiendrons de commenter dans le détail tant il est éloquent en lui-même [11]) de la capacité inouïe de certains « intellectuels » à jeter le discrédit sur quiconque ose les contredire, en ayant recours aux amalgames les plus outranciers.

Il est significatif de constater qu’aucun des médias qui ont mené la charge contre Wiam Berhouma ne s’est fait l’écho des propos d’Alain Finkielkraut et d’Élisabeth Lévy, qui auraient pourtant mérité, a fortiori dans la mesure où ils sont tenus par des personnes ayant « pignon sur rue », d’être au moins aussi amplement commentés que le « taisez-vous » de la jeune femme. Ainsi, non seulement Alain Finkielkraut, contrairement à Wiam Berhouma, a eu le droit à la parole après le « Des paroles et des actes » du 21 janvier, mais il a pu le faire sans contradicteur. Même schéma lors de l’émission « Polonium », présentée par Natacha Polony sur Paris Première, dans son édition du vendredi 5 février 2016, au cours de laquelle le « philosophe » a répété, quasiment à l’identique, les propos tenus le 24 janvier dans l’émission d’Élisabeth Lévy [12].


***



« Défense de toucher à l’un d’entre nous, sous peine d’être trainé dans la boue » : tel semble être le mot d’ordre de ces journalistes, chroniqueurs et autres « intellectuels » de télévision, qui ne reculent devant rien pour écraser celles et ceux qui osent remettre en cause les règles du jeu de l’entre-soi médiatique. Des règles du jeu à géométrie variable, puisqu’elles ne s’appliquent qu’aux outsiders et que les tenanciers de l’espace médiatique s’assoient dessus quand bon leur semble. Ainsi va ce microcosme, au sein duquel les éventuelles (petites) divergences de points de vue s’effacent devant les solidarités de caste.



Un microcosme auquel nous pourrions, à notre tour, dire : « Taisez-vous ! »



Julien Salingue



Annexe : L’intégralité de la « conversation » entre Alain Finkielkraut et Elisabeth Lévy le 24 janvier sur RCJ.



- Élisabeth Lévy : « Fallait-il laisser parler cette fille [sic] pendant de si longues minutes ? […] »

- Alain Finkielkraut : « Alors écoutez, avant de répondre à cette question […], je voudrais vous dire dans quel état d’esprit je suis arrivé sur le plateau de "Des paroles et des actes". J’avais la peur au ventre. Non seulement parce que j’ai toujours le trac quand je dois parler en public, mais parce que c’est prendre un risque énorme aujourd’hui que de passer à la télévision. Verba volant, scripta manent, disait-on jadis. Dans la civilisation du spectacle, les choses se sont renversées. Les écrits ont de moins en moins d’importance et tombent très vite dans l’oubli. On ne retient pas la nuance, ce qui reste en revanche, ce qui est gravé pour l’éternité dans le marbre liquide d’internet… »

- Élisabeth Lévy : « Très joli. »

- Alain Finkielkraut : « … ce sont les paroles malheureuses, approximatives ou excessives. La toile se régale de tout ce qui est caricatural. Je craignais donc d’être entraîné par la vivacité du débat, par telle ou telle interpellation… »

- Élisabeth Lévy : « Vous craigniez surtout le débat avec Cohn-Bendit non ? »

- Alain Finkielkraut : « Oui mais je savais qu’il y aurait une interpellation. »

- Élisabeth Lévy : « Vous saviez qu’il y allait y avoir des chausse-trappes et des… farces et attrapes disons ? »

- Alain Finkielkraut : « Non, une interpellation je savais. Je craignais donc d’être entraîné à durcir, voire à dénaturer mes positions et à devoir répondre ma vie durant d’une formulation incertaine ou d’un énervement ridicule. »

- Élisabeth Lévy (sourire aux lèvres) : « Non mais ça c’était avant, Alain Finkielkraut, vous n’êtes plus du tout comme ça. »

- Alain Finkielkraut : « Si. Mais à la fin de cette longue émission, j’ai donc éprouvé un intense soulagement, car tel n’a pas été le cas. Je n’ai rien sacrifié de mes convictions mais je n’ai rien dit non plus dont j’aie éternellement à rougir. »

- Élisabeth Lévy : « Et vous avez été impérial face à l’insulte. »

- Alain Finkielkraut : « Alors, l’insulte, j’y arrive, mais pas tout de suite. »

- Élisabeth Lévy : « D’accord. Je sais que vous répondez toujours hein finalement. »

- Alain Finkielkraut : « Oui, je réponds toujours. Je retarde mais je réponds. La rançon du débat oral, c’est bien sûr l’esprit de l’escalier. Donc dans le te taxi qui me ramenait d’Aubervilliers chez moi, je me suis dit que j’aurais dû être notamment beaucoup plus ferme quand Daniel Cohn-Bendit m’a exhorté à clamer avec lui "Bravo Merkel". "Bravo Madame Merkel", car la chancelière allemande a mis l’Union européenne en péril en décidant d’ouvrir unilatéralement ses frontières aux réfugiés pour effacer une fois pour toutes la souillure du nazisme [sic]. Et la voici concrète aujourd’hui de s’humilier devant les autorités turques pour que celles-ci réduisent le flot des migrants ».

- Élisabeth Lévy : « Oui mais si elle a mis l’Union européenne en péril, elle a y aussi mis l’Allemagne quand même… »

- Alain Finkielkraut : « Oui mais c’est toute l’Europe prosternée, l’Europe assujettie, l’Europe mendiante, l’Europe toute entière soumise à la bonne volonté des nouveaux Ottomans [re-sic] : voilà le résultat désastreux de la morale sans réflexion de la Chancelière Merkel. Alors c’est ce que j’aurais dû répondre à Daniel Cohn-Bendit, je ne l’ai pas fait, pas fait comme je l’aurais souhaité, même si j’ai pris mes distances avec son enthousiasme si vous voulez, mais mon regret est bien moindre que celui que j’aurais éprouvé si j’avais ajouté une nouvelle casserole à celles que je traine déjà… »

- Élisabeth Lévy : « C’est-à-dire si vous aviez répliqué à cette petite… »

- Alain Finkielkraut (sourire aux lèvres) : « Taisez-vous ! »

- Élisabeth Lévy : « Voilà, ce qu’elle méritait mais, amplement. »

- Alain Finkielkraut : « Voilà mais alors donc pas de regrets, ou peu de regrets en tout cas, mais une vraie tristesse, voilà la réponse arrive, au souvenir de l’interminable diatribe de cette enseignante, professeure d’anglais, de Noisy-le-Sec. À l’issue d’une année marquée par tant d’Allahou Akbar meurtriers [re-re-sic], cette jeune femme déroulait imperturbablement son cahier de doléances : il n’y a qu’un racisme en France, celui qui vise les Musulmans. Elle était installée dans une posture victimaire dont aucun événement n’avait le pouvoir de la déloger. On prenait conscience en l’écoutant que la citadelle de la plainte et du ressentiment était inexpugnable. »

- Élisabeth Lévy : « Oui parce que cette jeune femme en l’occurrence, je ne sais pas quel pourcentage ou combien de divisions elle a derrière elle mais elle représente un discours qui est aujourd’hui répandu. Qui est encore répandu. »

- Alain Finkielkraut : « Exactement. Et sa vindicte était d’autant plus accablante que cette femme est parfaitement intégrée : elle ne porte pas le voile, elle est professeure… Au lieu donc de manifester sa gratitude à l’égard d’un pays qui l’a émancipée, qui l’a aidée à s’émanciper, et qui lui a permis d’être tout ce qu’elle pouvait être, elle exprime sa haine, elle vomit la France. Force donc est de constater que l’islam radical n’est pas notre seul ennemi, il y a des Musulmans qui, aujourd’hui, laïcs, se joignent pourtant à son jihad, contre la France, et contre les Juifs. Parce que quand même… »

- Élisabeth Lévy : « C’est un peu ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme qui n’est pas vraiment islamo mais qui est, qui est postcolonial en quelque sorte. [re-re-re-sic] »

- Alain Finkielkraut : « Voilà, c’est tout le discours postcolonial. »

- Élisabeth Lévy : « La colonisation sans cesse recommencée. »

- Alain Finkielkraut : « Voilà. Et quand il s’est agi pour cette femme, dont on frémit à l’idée qu’elle enseigne dans l’école publique… »

- Élisabeth Lévy : « Ah oui. »

- Alain Finkielkraut : « Quand il s’est agi pour elle de dresser la liste des pseudo-intellectuels islamophobes aujourd’hui en France, elle n’a pas nommé, comme Libération ou comme la presse Pigasse, Houellebecq et Onfray, mais seulement… »

- Élisabeth Lévy : « Zemmour et BHL je crois… »

- Alain Finkielkraut : « Éric Zemmour, Bernard-Henri Lévy et moi. Or, Bernard-Henri Lévy, qui fustige depuis longtemps l’idéologie française, la "France moisie" si vous voulez, ne figure sur aucune liste noire des néo-réacs. Ni Lindenberg, ni Joffrin n’ont jamais songé à l’incriminer. Donc pourquoi lui ? »

- Élisabeth Lévy : « Parce qu’il est un nom de famille avant d’être une pensée. »

- Alain Finkielkraut : « Quel est le point commun en effet entre Zemmour, BHL et moi ? Nous sommes Juifs. L’antisémitisme à la télévision en première partie de soirée, voilà le monde dans lequel nous sommes condamnés à évoluer. »

- Élisabeth Lévy : « Et là j’ai quand même été étonnée, pardonnez-moi, que Pujadas ne fasse pas une remarque sur cette petite liste. »

- Alain Finkielkraut : « Il n’a pas fait de remarque sur cette petite liste, il l’a laissée parler. À la fin de l’émission, David Pujadas et le producteur ont exprimé leur colère, ils ont été, m’ont-ils dit, roulés dans la farine, car cette jeune femme ne s’est pas présentée à eux comme elle s’est présentée aux téléspectateurs. Elle avait des griefs à faire valoir, mais des griefs tout à fait civilisés. Je veux bien les croire, mais c’est quand même une preuve de grande négligence car il suffit de googliser cette professeure pour apprendre qu’elle a participé le 31 octobre à la Marche de la dignité, et cette Marche de la dignité on y entendait des slogans tels que "Première, deuxième, troisième Intifada, nous sommes tous des enfants de Gaza" ou encore "On s’en fout, on est chez nous" et les organisateurs, munis de haut-parleurs, lançaient des noms comme Onfray, Fourest, Finkielkraut, et la foule répondait "Ta race". "Onfray, ta race", "Fourest, ta race", "Finkielkraut, ta race", et un certain nombre d’hommes politiques y avaient droit également. Donc, si vous voulez… Et maintenant cette jeune femme est devenue une héroïne sur les sites comme oumma.com et islaminfo. »

- Élisabeth Lévy : « Non mais ce qui est intéressant c’est que visiblement elle n’a convaincu que les gens qui vous détestaient par principe sans vous connaître, donc oumma.com et tous ces gens-là, en revanche le soutien que vous avez eu, y compris de beaucoup de gens qui ne sont pas d’accord avec vous, a été massif, parce que son arrogance et son impolitesse, parce qu’il faut quand même répondre, moi j’ai été frappée, dans un dîner vous ne laisseriez pas quelqu’un s’adresser à un de vos invités comme ça. »

- Alain Finkielkraut : « Absolument. Non, non, il est vrai que l’animateur David Pujadas a été très surpris donc il a manqué de fermeté. Peut-être a-t-il eu peur, si vous voulez, en l’interrompant de susciter de la part d’un certain nombre de téléspectateurs, de susciter des réactions extrêmement violentes. Il avait souci de ménager la part du public qui pouvait se sentir visé par les critiques que j’adressais tout au long de l’émission. »

- Élisabeth Lévy : « Oui. »

- Alain Finkielkraut (concluant sa diatribe) : « En tout cas, avec… On a une preuve supplémentaire avec ce pénible épisode, du fait que nous sommes sortis de la période post-hitlérienne de notre histoire. L’antisémitisme a à nouveau pignon sur rue : il est le paquet cadeau du multiculturalisme. »


 
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Notes

[1Le PIR a en outre publié des photos de la manifestation, sur lesquelles on peut voir Wiam Berhouma.

[2« Oui, j’ai participé à la Marche... comme des milliers d’autres citoyens. Comme certains élus de gauche aussi, comme ceux du Front de gauche ou d’Europe Écologie les Verts. Donc, si on suit le raisonnement de Marianne, eux aussi sont proches du PIR ? C’est ridicule. Je croyais qu’être journaliste, c’était vérifier l’information. Croiser ses sources. Ils auraient pu au moins m’appeler. »

[3« Non, je ne suis affiliée à aucun parti politique. Non, je ne suis pas membre du Parti des Indigènes de la République (PIR). Non, je ne suis pas la sœur de Nabilla. Non, je ne suis pas la première femme à avoir posé un pied sur la lune, et non je n’ai pas brillamment vissé le dernier boulon de la Tour Eiffel. Une vérification sommaire, que l’on aurait même pu confier au stagiaire de troisième, aurait permis de lever le doute à ce sujet... »

[4« Répliques », sur France Culture.

[5Dans sa chronique, Ariel Wizman dresse un parallèle entre l’intervention de Wiam Berhouma à « Des paroles et des actes » et l’interview d’Idriss Sihamedi, président de l’ONG BarakaCity, invité le 24 janvier sur le plateau du « Supplément » de Canal Plus, et dont l’apparition a elle aussi « fait polémique ».

[6À moins de considérer que parler des « théories vaseuses et approximatives » d’Alain Finkielkraut ou que ranger ce dernier parmi les « pseudo-intellectuels » soit une « injure ». Voilà qui ne manque pas de surprendre lorsque l’on connaît un tant soit peu la violence des propos régulièrement proférés par… Alain Finkielkraut lui-même.

[7Suit une courte interview du journaliste Jean Birnbaum qui explique que « cette parole » a toute sa place à la télévision car il faut « prendre le religieux au sérieux ».

[8On notera par ailleurs, dans le même communiqué, cet amalgame sui surpasse (peut-être) ceux d’Ariel Wizman : « Wiam Berhouma est en réalité une militante active de la Marche des femmes pour la Dignité (Mafed) émanation directe du Parti des Indigènes de la République (PIR), connu pour ses positions qui sont, tout, sauf nuancées. À la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, Jeannette Bougrab a accusé ce parti de porter "une responsabilité évidente" dans ces événements ».

[9Natacha Polony, « Deux visages pour effacer la France », Le Figaro, 30 janvier 2016.

[10Dans l’émission « L’esprit de l’escalier », où Élisabeth Lévy et Alain Finkielkraut discutent chaque semaine de l’actualité.

[11Et que les plus curieux et/ou courageux pourront lire en intégralité en « annexe ».

[12On notera que dans l’article du Figaro qui se fait l’écho de cette émission, la journaliste n’a pas honte d’écrire ce qui suit : « Quelques heures après son intervention sur France 2, Wiam Berhouma s’était défendue sur Twitter d’avoir adhéré à un parti politique ou à un collectif. Pourtant, après enquête, elle était candidate aux élections régionales en décembre 2015 en Île-de-France sur la liste d’Union citoyenne ». Une « enquête » qui a dû être rondement menée puisque ce fait avait été mentionné par… David Pujadas, avant même que Wiam Berhouma ne prenne la parole.

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