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L’actualité des médias n°40 (5 au 27 avril 2005)

par William Salama,

I. Au-dessus des médias

 Vincent Bolloré, ambitieux. Vincent Bolloré, depuis son navire Médias Investissements (et après la TNT, lire plus bas), scrute attentivement d’autres dossiers en France et en Europe, selon Le Figaro (14 avril 2005).
« A vrai dire, l’intérêt de Vincent Bolloré pour l’audiovisuel ne date pas d’hier ». Par cette formule, Le Figaro semble saluer cet appétit : « En 2001, le groupe a acquis 30 % de la Société française de production (SFP) pour 4,57 millions d’euros, via la société Euromédia dont il détient 16,8 %. En février 2002, c’est vers Gaumont que la société porte son attention. Elle prend 7 % de la société de cinéma. Un secteur qu’il affectionne : il rachète aussi la salle d’art et d’essai Mac-Mahon. Le groupe est présent dans la radio, sur les ondes moyennes, avec Radio Nouveaux Talents pour lesquels 3 millions d’euros ont été mis sur la table ».

 Vincent Bolloré et Havas. Ça (se) discute. Et pour boucler la boucle, voici que Vincent Bolloré se veut le maître dans le groupe de publicité Havas dont il a pris de manière « rampante » quelques divisions. En sommant, sous formes de résolutions, l’actuel président Alain de Pouzilhac (qui n’est vraisemblablement pas son ami) de nommer quatre administrateurs complices, lors de l’assemblée générale d’Havas prévue le 9 juin. Réponse chaleureuse d’Alain de Pouzilhac : « Ils seront examinés [...] La réunion est prévue “ prochainement’’ ».

 Lagardère et Vivendi. Ça (se) discute. A priori plus feutrées que celles de Bolloré-Pouzilhac, mais tout aussi tendues, des discussions sont en cours entre Lagardère et Vivendi concernant Canal Plus. L’objet, l’enjeu et la pierre d’achoppement sont « la nouvelle donne capitalistique de Canal Plus » et « la question de la participation du groupe d’Arnaud Lagardère au sein de la télévision payante » qu’il veut augmenter.

Mais Lagardère, propriétaire de 34 % de CanalSatellite, « n’entendrait pas renoncer à la minorité de blocage dans Canal Plus ». Et Vivendi Universal « ne serait prêt à laisser entrer le groupe Lagardère qu’à hauteur d’environ 15 % dans le capital du groupe Canal Plus ».

 Pluralisme et concentration des médias. La Commission européenne n’entend toujours pas légiférer. En ces temps de commission cache sexe franco-française [1], (et de débat pré-référendaire ?) cette information relayée par La Correspondance de la Presse (8 avril 2005) devrait faire réfléchir : « L’arrivée d’une nouvelle équipe, présidée par le Portugais José Manuel Barroso, n’y a rien changé : malgré les appels répétés de nombreux députés de Strasbourg, la Commission européenne n’envisage toujours pas de légiférer en matière de pluralisme et de concentration des médias. Elle estime ne disposer d’aucune base juridique pour intervenir sur les différents problèmes concernés, qui relèvent de "la responsabilité des Etats membres” [...] ».

Et ce malgré « le livre vert sur le pluralisme, adopté au début des années 1990, [...] resté lettre morte, la Commission d’alors renonçant même à présenter une proposition de directive  ».

Pis, selon Harlem Désir, vice-président, français, du groupe socialiste du Parlement européen « contrairement aux affirmations de la Commission, il existait des bases juridiques claires pour agir : l’article 151 du traité sur le développement culturel, le protocole d’Amsterdam sur la radiodiffusion publique, la charte des droits fondamentaux qui reconnaît la liberté d’expression et d’information, et la résolution du Parlement européen du 22 avril 2004 qui demande une intervention de l’Union pour faire respecter le droit à des médias libres et pluralistes quand les Etats membres ne peuvent pas ou ne veulent pas prendre les mesures appropriées.  »
La question des médias est aussi politique. C’est-à-dire que la volonté prime.

 Lagardère. Dans le téléphone mobile et sur le tennis. Comme la cible est captive, les “ 15-25 ’’, ça risque de sonner et trébucher dans l’escarcelle de Plurimedia, la filiale du groupe Lagardère, lorsque l’on sait qu’en juillet 2004, et « pour la première fois, les ventes des sonneries pour portables ont dépassé celles des singles (CD de deux titres), qui déclinent de près de 25 %, à 100,8 millions d’euros, selon le Syndicat des éditeurs de phonogrammes (Snep) » (Challenges , juillet 2004) : il lance en France son label musical dédié au téléphone mobile, BlingTones (blingthunes ?) (La Tribune, 6 avril 2005).

Le Groupe Lagardère est par ailleurs devenu partenaire officiel de Roland-Garros, il investira environ 11 millions d’euros sur cinq ans dans les prochaines éditions du tournoi.

D’autres informations sur Lagardère, plus bas...

II. Audiovisuel

 Radio. Audience. A l’heure des changements de management (Elkabbach est nommé président de Europe 1 (lire Lu, vu, entendu : « La France malade de ses fainéants »), Robin Leproux est viré de la présidence du directoire de RTL) et des revendications sociales (grève des personnels techniques de Radio France) le cru janvier-mars 2005 de Médiamétrie semble suivre ces mouvements.
Les auditeurs [2] placent en tête NRJ, en progression de 0,3 point sur un an. RTL stagne à 12,1%, France Inter reste en troisième position (10,2%) mais s’érode de 0,5 point. Suit France Info avec 9,6%.
Mais la gamelle est belle pour Europe 1 - cinquième avec une audience de 9,2%, en perte de 1,1 point.
En progression : Skyrock et RMC.

 Avenir de la télévision. Concours de sémantique convergente au MipTV. La télévision s’est cherchée de nouveaux débouchés (La Tribune, 11 avril 2005) au MipTV (marché international des programmes)-MIDEM, qui, d’ailleurs, « signe des temps [...] est désormais pleinement intégré avec le Milia, le rendez-vous de l’interactivité et des nouvelles plates-formes de diffusion ».

En clair, comme « la télévision sur ADSL sera l’un des vecteurs du développement de la télévision gratuite [...] il pourrait en être de même pour la future télévision sur les mobiles. L’image devra être accessible partout, tout le temps, sur n’importe quel terminal et sous n’importe quel format. » C’est ce que l’Idate appelle « l’ubiquité de l’image qui vient après celle de la musique » (Les Echos, 22 avril 2005).
Ce que le pragmatisme du Figaro (13 avril 2005) explique ainsi : « la télévision rêve d’être regardée toujours plus longtemps [3]. Les téléphones mobiles sont décidés à se métamorphoser en machine à communiquer. La rencontre de ces deux mondes était donc inévitable. Et aujourd’hui, les expériences se multiplient dans le monde.  »
Variante ? Comme le dit si poétiquement Xavier Bringué Microsoft « l’un des exposants phares de la 42e édition » du MipTV sur ces évolutions du monde de l’image et du son « le numérique créée un nouvel écosystème » (« La TV sur mobile séduit l’industrie audiovisuelle », La Tribune , 15 avril 2005).

 Avenir de la télévision et TV sur mobiles. Le CSA en plein dilemme. On veut le faire admettre : « la TV sur mobile séduit l’industrie audiovisuelle » (La Tribune, 15 avril 2005).
De fait, notre romantique gouvernement confirme vouloir « multiplier les tests de télévision sur les mobiles  » (Les Echos, 11 avril 2005) malgré l’opposition du pauvre CSA qui doit « trouver de la place » aux trois consortiums [4] qui lui avaient demandé de pouvoir effectuer ces expérimentations de télévision sur les mobiles.
Du coup, Il vient de leur signifier de se regrouper car « d’ici à juin 2006, le CSA aura dû trouver une solution pour caser à la fois des chaînes à destination des mobiles, des chaînes locales et des chaînes en haute définition ».
Comme la place sera rare, « des choix politiques devront être effectués » indiquent Les Echos (7 avril 2005).
Faisons confiance, alors, au ministre de l’Industrie Devedjian pour les soulager de ce cas de conscience...

 France Télévisions en forme. Merci la pub. A quoi bon la privatiser ? C’est déjà le cas ... « France Télévisions présente des compte solides grâce à la publicité » (La Tribune, 8 avril 2005).

Mais ce n’est qu’un bilan « honorable », selon Le Figaro [5].

Solides, honorable ? Plus 79 % de résultat net, pourtant ! Vive l’euphémisme... quand il s’agit de ne pas glorifier le président en fin de contrat... par exemple ?

 TNT. Coûts collatéraux, bilan, publicité. La TNT est gratuite mais ce qui l’entoure l’est moins... Le Figaro (6 avril 2005) indique que « les logements sociaux de Paris sont sur les dents (sic) » car « les cablopérateurs veulent augmenter le prix payé par les locataires d’immeubles câblés pour la reprise des chaînes de la TNT. Entre 4 et 5 euros supplémentaires pèseraient sur les charges locatives, au lieu de 0,80 centime actuellement.  »

Près de 300 000 adaptateurs à la télévision numérique terrestre ont été vendus, selon les estimations du Syndicat des industries de matériels audiovisuels et électroniques (Simavelec), un succès « foudroyant » (sic) selon Les Echos (21 avril 2005) qui, le 8, décidaient : « l’annonce par le CSA de nouvelles chaînes gratuites pour la TNT au mois de mai pourrait relancer l’intérêt des téléspectateurs »... et des annonceurs : selon une étude signée NPA Conseil et Zenithoptimedia, les perspectives de CA publicitaire net des nouvelles chaînes gratuites de la TNT seraient comprises entre 163 et 200 millions d’euros, en « fonction des hypothèses retenues » (CB News, 14 avril 2005) .

 TNT et chaînes à venir. Des heureux. C’est parce que Vincent Bolloré est « fier de sa chaîne » (Le Figaro, 14 avril 2005) Direct 8, hébergée dans la tour de son groupe, à Puteaux, que l’industriel fait régulièrement des apparitions à l’antenne.

Pour TF1, finalement, la TNT ça a du bon. La chaîne est désormais d’accord pour payer la campagne de publicité en faveur de la TNT (Le Figaro, 20 avril 05).

En effet, Etienne Mougeotte et Patrick Le Lay sont venus défendre devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel la candidature de TV Breizh.

Tandis que Tarak Ben Ammar a officialisé (19 avril 2005) le rachat de la participation de 15% que Mediaset, le groupe de Silvio Berlusconi, détenait jusqu’à présent dans la chaîne mini-généraliste de TF 1. Une confirmation de cette perspective d’ailleurs, l’accord avec TF 1 prévoirait le lancement d’une mini-généraliste en Italie et pour la TNT, dans laquelle le groupe de Patrick Le Lay détiendrait 49% et celui de Tarak Ben Ammar le reste (Le Figaro, 20 avril 05).

 TNT et chaînes à venir. Des envieux. C’est aussi le temps des messages doux « Canal Plus s’engage "sans réserve" pour la TNT » (La Tribune, 19 avril 2005).

Et des précipitations maladroites... car ces impatients prétendants aux huit canaux en oublieraient les règles de bienséance, au risque de « perturber le CSA  » («  imbroglio juridique  », Les Echos, 25 avril 2005) voire certains «  modèles économiques  » (Le Figaro, 22 avril 2005).

En vrac :

Canal Plus, donc, a présenté au Conseil la candidature de I télé à la TNT. Ce faisant, lui posant de nouveau un dilemme, « l’instance de régulation devra donc arbitrer un choix cornélien. Et pour faire court, choisir entre le noble principe du pluralisme de l’information et le strict réalisme économique. Retoquer la chaîne d’info de Canal Plus reviendrait en effet à laisser le champ libre à LCI. Si le CSA donne sa fréquence à I télé, il prend donc le risque de déstabiliser durablement le marché. De son côté, LCI n’aura d’autre choix que de perdre son leadership ou de demander une autorisation au CSA pour elle-même basculer dans la diffusion gratuite » [6].

Le groupe Lagardère qui devait présenter « en toute simplicité la candidature de la thématique musicale MCM, a proposé le projet d’une nouvelle chaîne créée ex-nihilo, spécialement pour la TNT : Europe 2 TV. De quoi déstabiliser une partie des sages du CSA. Concentrés sur les auditions, ils n’auraient pas reçu à temps le courrier du groupe Lagardère les avertissant de ce changement de cap stratégique » (Le Figaro, 22 avril 2005).

Enfin, NRJ et Vincent Bolloré ont sorti, eux, de « leur chapeau un accord réciproque de prise de participation dans les deux chaînes pour laquelle chacun postule. MTV Networks ou Trace TV s’en tirent par une approximation lorsque le CSA s’interroge sur la proportion de leurs actionnaires non européens. "Le Conseil doit se montrer très prudent s’il ne veut pas se retrouver avec de nouveaux recours" », prévient La Tribune (22 avril 2005).

 TNT et chaînes à venir. Des malheureux [7].

Les locales, l’une des dernières roues du carrosse.

Constatant le retard pris par le CSA sur le lancement des télés locales sur la TNT, Gilles Crémilleux, président de Clermont Première, affirme à Libération (7 avril 2005) qu’elles «  font peur ». Il « réclame une place », alertant qu’ « il ne faut pas que les expériences comme celles sur les téléphones portables ou la haute définition retardent encore les télés locales  ».

Il avance bien sûr la publicité comme argument imparable, « nous avons franchi une première étape en créant une régie nationale extra-locale qui est ouverte à tous et pas seulement aux télévisions lancées par la presse quotidienne régionale (PQR). Cette régie a un actionnariat solide - Publiprint, filiale de la Socpresse, et Interdeco de Lagardère - et se propose d’accueillir toutes les télés locales, sans exclusive, ni par rapport à leur actionnariat, ni par rapport à leur mode de diffusion. »

Socpresse et Lagardère, de bons parrains ?

III. Presse écrite

 Presse quotidienne nationale. Après le sacrifice, Le Parisien se fait déontologique. Chose promise, chose due : déontologie et à tous les étages. Jean Hornain, directeur, a proposé la mise en place d’un atelier consacré à cette vertu (« Chaque service y aura un représentant élu ») (Libération, 12 avril 05) à la suite du vote par la rédaction d’une motion de défiance à l’encontre du directeur de la rédaction, Christian de Villeneuve, lequel avait viré le n°2 Jacques Espérandieu, considéré comme un tenant de l’« investigation », contre la ligne éditoriale « people » (lire L’actualité des médias n°39 (16 mars au 6 avril 2005)).

 Presse quotidienne nationale. Des nouvelles de France-Soir. Le plan de sauvetage se met en place. Et parmi celui-ci le lancement annoncé de « The France-Soir  » (sic), hebdomadaire destiné aux « touristes anglophones » (re-sic) et la réédition de numéros historiques de certains feu France-Soir lazareffien (Stratégies, 22 avril 2005).

 Presse quotidienne nationale. Purge au Monde, suite (lire L’actualité des médias n°39 (16 mars au 6 avril 2005)). Tout augmente, et maintenant c’est 63 millions d’euros qu’a perdu (« perte nette ») Le Monde sur la route de ses restructurations, son endettement restant de « 95 millions d’euros » (Les Echos, 5 avril 2005).
Conséquence : comme prévu, Le Monde Initiatives qui parlait si bien de social n’en parlera plus. Fermeture et plan... social portant sur «  21 pigistes [...] 6 salariés permanents  » (Libération du 12 avril 05) (lire Le Monde Initiatives : Colombani rentabilise, les salariés se mobilisent et Collectif « Le Monde en lutte » : Aden, Le Monde initiatives... A qui le tour ?).

 Presse quotidienne nationale. Le Monde complète son " offre ". Un livre d’art sera désormais vendu à partir du 20 mai, chaque week-end jusque janvier 2006, en plus du DVD qui a augmenté les ventes de 20 % (La Tribune, 18 avril 2005).
Rappel, ces mœurs espagnoles (cf. Prisa, nouvel actionnaire ibérique du Monde) ont vite été adoptées (cf. Le Figaro et ses encyclopédies), lire L’actualité des médias n°36 (1er au 30 janvier 2005) : " Le temps des camelots et des publicitaires ").

 Presse quotidienne nationale. Rothschild prend plus de Libération. Tranquillement, le baron Edouard de Rothschild, « en contrepartie d’un investissement de 20 millions d’euros, [...] obtient 38,87 % du capital, soit plus que les 37 %, initialement prévus  » [8] (Les Echos, 12 avril 2005) (voir la rubrique Libération sous la coupe de Rothschild).

 Socpresse. Nouveaux délestages (voir la rubrique Hersant et Dassault). Il ne va plus lui rester que Le Figaro [9]. Dassault s’apprête à s’amputer des ses magazines TV et féminins (TV Magazine et Version Femina) pourtant rentables (grâce au contenu fantoche et publicité à forte valeur ajoutée), distribués dans plus de 40 titres de la PQR à 4,7 millions d’exemplaires.

Le fonds d’investissement Candover, déjà alléché par le pôle Sud-Est (lire L’actualité des médias n°39 (16 mars au 6 avril 2005)), ajouterait bien cet aspirateur d’euros à son tableau de chasse dans la presse locale (Libération, 11 avril 2005).

 Presse Régionale. Ouest-France valide. Le groupe Ouest-France a « formellement signé le 21 avril l’accord sur le rachat [à la Socpresse] des trois quotidiens du pôle Ouest : Presse Océan, Le Courrier de l’Ouest et Le Maine Libre » (lire L’actualité des médias n°38 (15 fév. au 15 mars 2005)).

Insoutenable suspense : « La vente reste suspendue au feu vert des autorités de la concurrence » (Les Echos , 22 avril 2005).

 Presse régionale. Résistances au à l’Ouest. Le PDG du groupe Sud-Ouest, Pierre Jeantet, a défendu le 6 avril 2005 à Bordeaux le projet du nouveau système d’édition du quotidien régional éponyme, parce qu’aujourd’hui, « nos systèmes de fabrication sont en retard technique  ». En conséquence, le groupe Sud-Ouest va passer de «  185 personnes à 120 dans les "missions techniques" du pré-presse  ».

Ce projet a été contesté par la Filpac-CGT, qui a déjà réagi par « huit journées de non parution en 2004 et quatre autres depuis le début 2005 suite à des mouvements de grève des ouvriers du Livre  » (Stratégies Newsletter, 7 avril 2005).

A noter, le groupe représente «  300 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2004 après avoir "digéré des investissements lourds" et diversifié ses activités : la part du quotidien Sud Ouest  ».

Quant aux personnels des 38 titres de Publihebdos (groupe Ouest-France), ils appuient par une « grève des bouclages » (entamée le samedi 9 avril 2005) leur revendication salariale (Libération, 12 avril 2005). Voir le " blog " de l’intersyndicale [lien périmé, mars 2010].

 Presse régionale. Résistances à l’Est. Le 15 avril 2005, « les élus du Syndicat des journalistes CFDT du quotidien régional Les Dernières nouvelles d’Alsace ont annoncé leur adhésion au Syndicat national des journalistes SNJ-CGT. Cette décision, expliquent-ils, est motivée par "la dérive vers la gestion du libéralisme galopant" de la CFDT » (Libération, 16 avril 2005).

 Presse Magazine. Express-Expansion et Le Point à vendre ? Selon La Tribune (13 avril 2005), la Socpresse est en négociation, pour lui céder le groupe Express-Expansion, avec le groupe belge Roularta - avec lequel elle est déjà associée, à travers l’hebdo belge Le Vif-L’Express et le groupe Côté Maison (Maison Côté Sud...).

La Tribune indique que DI Group, sa maison mère et filiale média du groupe LVMH, serait « intéressé par les titres économiques du groupe, L’Expansion et L’Entreprise ».

L’Express ne dissipe par le suspense le concernant mais (coïncidence ?), se penche (rubrique "Indiscrets", 18 avril 2005) sur le sort de son concurrent le plus direct, Le Point, en affirmant que « Le Point n’est plus un actif stratégique » pour sa maison-mère Pinault-Printemps-La Redoute.

 Presse Magazine. Le Nouvel Observateur n’achète plus : il crée. La presse économique a de l’avenir (lire ci-dessus). Claude Perdriel (Groupe Nouvel Observateur) avait prévu de racheter Le Nouvel Economiste, en vue, probablement de le fusionner avec son Challenges, mais devant l’hostilité de sa société des rédacteurs, il a renoncé (La Tribune , 18 avril 2005).
Il a promis « le lancement d’un hebdo économique à partir de septembre » avec, carrément, « une dizaine de recrutements prévus  » (Stratégies, 21 avril 2005).

 Presse Magazine. Résistances. Selon Stratégies Newsletter (6 avril 2005), « la majorité des salariés d’Excelsior se sont mis en grève hier afin de protester contre la forte baisse de leur rémunération depuis leur rachat par Emap  » (voir la rubrique Pieuvres transnationales : Emap et Excelsior).

 Presse hebdomadaire people. Hachette arrête Oh là. Ça va nous manquer.

 Presse hebdomadaire gratuite. En quête de mesure d’audience (voir la rubrique Les "gratuits"). Sport, Femme en Ville , Newzy , Economie Magazine, gratuits segmentés... sont optimistes sur leur avenir. Et comme les gratuits généralistes qui sont parvenus à entrer dans la comptabilité de l’EuroPQN, cette variété de journaux « " revendique d’être un titre de presse comme les autres ", et réclame de bénéficier des mesures d’audience de l’AEPM au même titre que la presse payante  » (Le Figaro (7 avril 2005).
Passe-droit ? «  Seul Citato, un magazine gratuit à destination des lycées, a déjà obtenu ce passe-droit au nom d’une mission de service public.  » Au nom de cela, « Economie Matin et Femme en Ville le réclament aussi. Gratuits, ils ont la particularité de disposer d’environ un millier d’abonnements payants postés  ». Malins...

 
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Notes

[2126 000 Français âgés de 13 ans et plus sondés par téléphone sur la période janvier-mars 2005.

[3Ce qui est vrai : « La durée moyenne d’écoute de la télévision par téléspectateur dans le monde s’est élevée à 187 minutes en 2004, au même niveau que l’année précédente », selon un bilan d’Eurodata TV.

[4L’un regroupant Canal Plus, Nokia, SFR et Towercast ; l’autre TPS, Bouygues, France Télécom et Orange ; et un dernier, sous l’égide de TDF, tous les acteurs sauf Towercast.

[5Détails : « La bonne tenue des comptes du groupe public et la hausse de son chiffre d’affaires de 4 % (hors RFO et TV5) sont avant tout liés aux recettes publicitaires. Celles-ci ont progressé de 6,8 % en 2004 (à 759 millions d’euros) plus vite que le marché de la publicité télévisée (plus 4,9 %) et représentent 29 % du chiffre d’affaires. Les 10 % restants proviennent des diversifications (vidéos, droits audiovisuels, etc.).  »

[6Dans ces conditions, on comprend que le CSA ait dû pousser un ouf de soulagement de ne pouvoir accepter Euronews. Son président, Philippe Cayla, interviewé dans Le Figaro (23 avril) regrette en effet que « le fait d’avoir plus de 20% de capitaux extra-européens, notamment russes et suisses, [le] prive de cette opportunité. Et sans modification de la loi actuelle, ce marché nous restera fermé ». En conséquence, il mise sur les nouvelles technologies : « Euronews a un format idéal pour une diffusion sur portable ».

[7Sans parler des couacs techniques, sur lesquels nous reviendrons.

[8Le reste du capital se répartit comme suit : Soparic (Pathé) 16,77 %, le fonds d’investissement britannique 3 i 10,53 %, Communication et Participation (Les Amis de Libération, actionnaire historique) 10,06 %, Suez communication 2,53 %, le quotidien espagnol El Mundo 1,01 %, La Libre Belgique 1,01 % et Le Nouvel Observateur 0,77 %. La Société Civile des personnels de Libération conservant 18,45 % du capital, ainsi que la minorité de blocage prévue par les statuts.

[9Rappel des épisodes précédents : entre autres le pôle Ouest, La Vie Financière, le pôle hippique, bientôt le pôle Sud-Est, et maintenant, paraît-il (voir plus loin), le groupe Express-Expansion...

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