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L’actualité des médias n°47 (15 décembre 2005 - 6 février 2006)

par William Salama,

I. Concentrations et convergence

 Commission Lancelot -Tout va (presque) très bien madame la marquise. Nous étions restés sans nouvelles de la Commission Lancelot chargée d’examiner les problèmes de concentration dans le domaine des médias. Elle est enfin réapparue et - ouf - justifie peut-être son retard par cette conclusion des Echos du 16 janvier 2006 : «  pas d’inquiétude sur la concentration des médias ».

Le rapport derrière le masque d’une pensée charitable pour le « pluralisme des médias  » [1], la menace des télécoms et le sésame incantatoire de la modernité (« Le dispositif anticoncentration dans les médias pourrait être modernisé » La Tribune du 16 janvier 2006), propose en effet un certain nombre d’aménagements. (Source des citations : Le Figaro du 14 janvier 2006)

- Pour la radio : le rapport considère que le paysage ne souffre pas de « déséquilibre flagrant et que la législation en vigueur a bien fonctionné ». Rappel : le Syndicat des radios et télévisions indépendantes (SIRTI) dénonçait auprès du CSA « un véritable déséquilibre concurrentiel au détriment des radios indépendantes » (Stratégies Newsletter, 2 mai 05).

- Pour la presse  : « Le rapport propose d’intégrer les journaux gratuits 20 Minutes et Metro aux dispositifs anti-concentration  » (Le Figaro du 14 janvier 2006). Autrement dit : « Aucun groupe non européen ne pourra donc prendre une participation supérieure à 20% du capital de ces titres. Leur diffusion sera aussi limitée à 30% de la diffusion totale des quotidiens. » (Idem) Comme les payants font et feront dans le gratuit : Intégrer pour contrôler ?

- En télévision : « C’est sans doute sur ce secteur que le rapport innove le plus. Il considère que la mesure d’audience est plus stratégique, et donc plus pertinente, que la propriété capitalistique.  » (Le Figaro du 14 janvier 2006) Il fallait oser... Niant l’influence des liens capitalistiques entretenus par l’étalon-consommateur, le rapport Lancelot propose « de supprimer les seuils de détention capitalistique d’une chaîne hertzienne (49%, 15% et 5%) ». Ainsi, un « groupe industriel pourra donc détenir une chaîne hertzienne à 100% ; ce qui n’était pas le cas. En revanche, les chaînes hertziennes ne pourront plus dépasser 37,5% de taux d’audience sur douze mois consécutifs. » (Le Figaro du 14 janvier 2006) Elles vont se brider ?

 Commission Lancelot - Tout était joué d’avance ? La voie royale vers « la constitution de groupes « puissants » tout en préservant le pluralisme des médias.  » est entérinée ou intégrée depuis belle lurette... Le 10 juin dernier, Les Echos considérant relayé l’« unanimité » se mettaient à découvert : « Le problème n’est pas la concentration mais, au contraire, l’éclatement dans les médias . » ( Lire : L’actualité des médias n°42 (7 au 27 juin 2005)) Le gouvernement va peut-être s’en mêler mais de manière ciblée (pas de réforme avant les élections). Mais au moins sur un point, si l’on en croit La Tribune du 30 janvier 2006 évoque dans une question (à l’attention du PDG de Vivendi) une modification en cours : « La réforme de la loi audiovisuelle en gestation pourrait faire sauter le verrou qui interdit de détenir plus de 49 % d’une chaîne. Qu’attendez-vous de ce projet de loi ?  ».

 Convergence audiovisuelle et téléphone mobile. Le futur à nos portes avec son cortège d’incertitudes ... le «  petit écran sera mort dans 10 ans  » (étude de l’Idate Télérama 18 janvier 2006), Le Figaro Magazine du 14 janvier 2006 s’angoisse : « Comment regarderons-nous la télévision dans les prochaines années ?  ». Déjà les télécoms et Internet sont «  moteurs du marché publicitaire en 2005 » (Le Figaro du 18 janvier 2006). En panique ou « décontenancés » (terme fort pour Les Echos) et «  afin de mieux appréhender les évolutions attendues du mode de vie et de consommation ainsi que du rapport aux médias sur les dix prochaines années », « TF1 Publicité, l’AACC et le Club des Annonceurs créent un cercle de réflexion informel afin de mieux appréhender la consommation et le rapport aux médias » (Les Echos 31 janvier 2006 : «  L’énigme du nouveau téléspectateur  »). Son nom est élégant : « Expressions de tendance  »...

II. Médias audiovisuels

 Radios : les réservations de bande sont ouvertes. Au sujet de la mise en place du plan « FM 2006 », Les Echos du 5 janvier 2006 notent : « Tous les opérateurs fondent de grands espoirs dans cette opération, espérant par là même récupérer quelques fréquences supplémentaires. Le paysage radiophonique français est en effet très inégal ». Et que « les radios commerciales indépendantes et les radios associatives n’entendent pas faire les frais de cette refonte  ». On leur souhaite bon courage face aux mastodontes (lire plus haut, « commission Lancelot ») ...

 Rachat de TPS par CanalSat (1) : TF1 ou "courage, fuyons ". Le 6 janvier 2006, l’accord industriel scellant le projet «  visant à rapprocher les activités de télévision payante en France du groupe Canal+ et de TPS dans un ensemble contrôlé  [2] » (Communiqué) mettait le terme au mois d’orgie médiatique provoquée par l’annonce des deux frères dits ennemis qui a déchiré la torpeur d’un 11 décembre 2005... On aura donc beau gloser sur la capitulation de Le Lay, qui en septembre ne cessait de réaffirmer mordicus son refus de fusionner TPS (appartenant à Bouygues) avec celui CanalSat (Vivendi) lire L’Actualité des médias n°44->article2141.html]. Le fait est depuis des années les médias l’évoquaient]

 Rachat de TPS par CanalSat (2) - L’union sacrée défensive. La réalité change ... L’union est présentée comme jamais « défensive » (Les Echos du 2 décembre 2005), face aux nouveaux entrants sur le secteur (télécoms et autres, lire plus haut « cortège d’incertitudes ») qui succède dans les commentaires à celle de l’international (sur le nanisme). Dans ce « séisme attendu pour l’ensemble du paysage audiovisuel français », Le Figaro (13 décembre 2005) écrit : «  L’onde de choc se fera sentir jusque dans les moindres recoins du paysage audiovisuel français. Et il appartiendra aux autorités de la concurrence d’arbitrer tous les différends à venir  » (satellite de diffusion, chaînes de trop, Lagardère qui veut en être...). Mais autant en célébration de cet acte de repli que du fait que pour la mener à terme le petit monde politico-médiatique fera un sort à la réglementation (lire les propositions du « rapport Lancelot »), la Bourse de Paris a salué « l’opération » (Les Echos du 13 décembre 2005).

On notera les réactions des rabat-joies : des « salariés inquiets » (Libération, 13 décembre 2005) ; la dénonciation par le SNJ-CGT (communiqué du 16 décembre 2005) des « "petits arrangements entre grands groupes" [...] qui "menacent le pluralisme", [...],"symptomatique des grandes manoeuvres qui agitent le monde de la communication aujourd’hui en France, sans provoquer la moindre réaction du pouvoir politique"  » et la « réaction mitigée de l’ACCeS » le lobby des « petites chaînes » s’inquiétant de « la pérennité d’un certain nombre » d’entre elles et « le risque du monopole absolu  » (La Tribune du 21 décembre 2005).

 TF1 se réfugie sur le marché allemand. Le 5 janvier 2006, TF1, délesté de TPS, rebondissait en s’offrant comme partenaire à l’allemand Springer (appartenant à Axel Springer, l’éditeur du quotidien Bild outre-Rhin) qui depuis le 15 décembre 2005 (les dates concordent avec le rapprochement TPS/CanalSat) attendait « l’accord de principe de l’autorité de la concentration  » pour fusionner avec le bouquet ProSiebenSat.1 (Les Echos). Manque de chance, le 11 janvier 2006, la Commission allemande sur la concentration des médias décidait de mettre « un coup d’arrêt au projet  » et le 20 janvier 2006 « L’Office anti-cartel  » allemand confortait cette décision (Newsletter de CB News, du 24 janvier 2006). De fait, au 2 février 2006 selon la Newsletter de Stratégies, Springer renonçait « à ProSiebenSat 1, TF1 de nouveau en course  » [3].

  Fox pris la main dans le sac. Rusé comme un renard ... en matière de contournement, Fox Life (Rupert Murdoch), porte bien son nom. La chaîne américaine affirmait émettre d’Italie, échappant ainsi au fisc français. Mais elle arrosait en fait et en douce de Paris. Attrapée par le collet, la voici dès lors menacée d’une sanction du CSA (L’Express du 15 décembre 2005).

2. TNT

  Des opérateurs aux mains lourdes. Selon les quotidiens économiques, les choses se passent bien. «  Percée des chaînes de la TNT  » (La Tribune du 27 janvier 2006). Elles «  atteignent 2 % du marché publicitaire de la télévision » (Les Echos, 27 janvier) et même dans les mesures d’audience connaissent « une hausse significative  » (Les Echos, 31 janvier 2006). Il n’empêche : le Groupement TNT en a appelé à l’Etat pour régler ses conflits avec les câblo-opérateurs en demandant, le 13 décembre 2005, au gouvernement de « publier un décret conférant au CSA la possibilité de régler les démêlés entre ses membres et les câblo-opérateurs.  » Motif : lesdits opérateurs n’y vont pas de main morte en saignant les copropriétés pour la «  présence des chaînes de TNT gratuites sur le service antenne  » (Newsletter de CB News du 13 décembre 2005)

 TV locales / extension sur la TNT. Un peu contraint (c’est en tous le cas le titre des Echos du 26 janvier 2006 semble signifier), « Le CSA trouve une place pour les TV locales sur la TNT  » Ce qui va à termes arranger notamment les affaires monopolisantes de Ouest-France qui « prendra en mars les rênes de Nantes 7  » (Le Monde, 25 janvier 2006)

3. France Télévisions

  Un bel audit « accablant ». Courant après les audiences de TF1 qui dispose de ressources supérieures, France Télévisions a cependant besoin de plus d’argent et promet de se démarquer de sa concurrente [4]. Engagement de Patrick de Carolis au Monde du 20 janvier 2006, jour de la remise - coïncidence - à Thierry Breton de l’audit interne « accablant » du groupe : « Audiences en berne, rédactions bunkérisées, gestion des programmes chaotique » (L’Express, 26 janvier 2006).

 France 3 en ligne de mire. L’audit dont la finalité permettra de fixer « le cap et les ressources du service public de l’audiovisuel pour les cinq ans à venir et [...] d’étayer le « discours conquérant sur l’audience et les recettes publicitaires » (Le Monde du 25 janvier 2006), gâte France 3 : « L’état des lieux souligne la "baisse continuelle de l’audience" entre 2000 et 2005 ; la "très grande faiblesse du rythme d’évolution du programme national" de France 3 et l’"augmentation massive du coût du programme régional sans effet positif sur l’audience qui régresse" »(Newsletter de CB News du 26 janvier 2006). Ne pas s’étonner, de trouver en éclaireur les jours précédents l’un de ses dirigeants avertissant : «  En dessous d’une part d’audience de 15 %, la marque [la chaîne, ndlr] France 3 est en danger » (Le Figaro, 21 janvier 2006). Ce n’est pas la marque mais « les techniciens SNRT-CGT et les journalistes SNJ-CGT de France 3 ont lancé un appel à un arrêt de travail d’une heure, le 31 janvier à 10h00, en réaction à l’audit sur France Télévisions, qui confirmerait leurs "craintes" » (Newsletter de CB News, 27 janvier 2006). Lire : « Menaces sur France 3 »

  L’appel du Figaro à la privatisation. Très pessimiste sur les rentrées de la collecte de la redevance désormais adossée à la taxe d’habitation, Le Figaro (8 janvier 2006) estimait la solution pour renflouer France Télévisions brandissait « le spectre de la privatisation ». Mais voici que le 19 janvier 2006, le rapporteur spécial Médias de l’Assemblée nationale, Patrice Martin-Lalande, député UMP calme le quotidien en précisant que « les opérateurs de l’audiovisuel public peuvent d’ores et déjà compter sur les ressources votées au budget 2006 (2.736 M d’euros) puisque le Parlement a décidé de renouveler la garantie de ressources lors du budget précédent  » (Afp, 19 janvier 2006). Ce qui n’empêche nullement la récidive éditoriale d’Yves Thréard (Le Figaro du 26 janvier 2006 - « Réformer la télévision publique  ») commence en douceur : « On ne voit guère que deux réponses possibles : la hausse de la redevance, [...], ou l’augmentation des plages publicitaires [...] comme dans le privé. ». Avant de menacer d’un recours à la manière forte : « De toutes les chaînes publiques, la « généraliste » France 2 est probablement celle dont le statut s’impose le moins. Sa privatisation permettrait un redéploiement des moyens vers les autres, aux identités mieux définies. L’idée n’est pas neuve, mais aucun gouvernement n’a osé la traduire dans les faits. ».

III. Presse écrite

1. Groupes

 Groupe Rossel - Un fauteuil de plus pour « Chaise ». Yves de Chaisemartin est entré au Conseil d’administration du groupe Rossel (propriétaire du holding La Voix du Nord Investissements). Après Marianne, il continue donc son parcours de santé. Mais de manière dormante : « Chaisemartin ne sera pas là pour s’occuper des affaires françaises du groupe  » (L’Humanité, 28 décembre 2005). Quel philanthrope. ..

 Groupe Valmonde. Basé à Lyon, Pierre Fabre, réapparaît. L’industriel des laboratoires pharmaceutiques du même nom a pris le contrôle de 66,66 % des actions du groupe Valmonde de Dassault (Valeurs actuelles, Le Spectacle du monde, Jours de chasse) : Le projet « prévoit la signature d’un contrat de régie publicitaire de trois ans entre les titres de Valmonde et Publiprint, la régie du Figaro. » Dans un communiqué du groupe « on assure que " Valmonde" continuera de transmettre, de défendre et de promouvoir les mêmes valeurs [...] du groupe Dassault : la curiosité, l’ouverture d’esprit et le goût de l’effort sans lequel il n’est pas de solidarité "  » (Stratégies Newsletter, 1 février 2006)

Il faut lui dire merci ?

2. Presse quotidienne nationale

  France-Soir artificier ? - C’est peu dire que France-Soir, dans la dernière période, fait plus l’actualité qu’il n’attire les lecteurs. Sur ses problèmes économiques et sociaux (« 118 salariés de France Soir continuent de naviguer à vue. Une nouvelle date limite avait été fixée hier à 18 heures pour le dépôt des offres de reprise  » Libération du 1er février) et, si l’on en croit les commentaires, comme le journal qui a mis le feu dans le monde musulman en reproduisant en Une - au nom de la liberté d’expression - une caricature navrante du prophète Mahomet, « France-Soir ajoute la crise à la crise » (Libération du 3 février).

 Résultats des nouvelles formules. Le 9 décembre 2005, des « guichets départ » étaient « officieusement » (Le Parisien) mis en place à Libération. La direction espérait 52 « volontaires » (Le Parisien, 9 décembre 2005). Elle en aura tout de même 80 (AFP du 30 janvier 2006). « La direction n’a plus d’arguments pour maintenir l’externalisation du service des ventes", dit François Wenz-Dumas, délégué syndical SNJ. » Ainsi, aussi, de la direction pour qui ce « nombre de candidatures au départ "[lui] permet de réfléchir à une organisation plus légère (...)" » (AFP, 31 janvier 2006).

En décembre, selon Challenges (15 décembre 2005) Le Monde se réjouissait d’avoir « renoué le lien de confiance  » avec ses « lecteurs » (mais moins ses annonceurs : - 6 %). A l’inverse Le Figaro se réjouissait du plébiscite des annonceurs (mais moins du tassement de ses ventes « revenues à leur étiage »).

Un mois plus tard, les « essais » seraient « à transformer pour leurs nouvelles formules (Les Echos du 11 janvier 2006) : l’« effet de curiosité suscité en faisant peau neuve a été de courte durée. »

 Quelques nouvelles des gratuits. Les réflexions tous azimuts autour du troisième quotidien gratuit à Paris (Les Echos du 11 janvier 2006) se poursuivent [5]. Le Figaro pensant au sien dans son coin (Libération du 3 février 2006).

 Internet, Internet, Internet ! L’Arche de la presse sur Internet fascine nos médias. On a vu Le Monde contester « les chiffres du Nouvel Observateur sur Internet  » (La Tribune du 20 janvier 2006). Les enjeux numériques échauffent les esprits. Libération dont le nouveau site Internet a augmenté de 25 % sa fréquentation était baba devant le succès de la formule payante du New York Times. Interrogeant un spécialiste américain de la presse en ligne (Steve Outing), ce gourou du jour était mordicus (et très marketing) : « il faut suivre le lecteur en ligne  » ; et « l’intégrer » dans le contenu, puisque c’est ce qu’il veut. Et ce que veut le client, l’annonceur le sait : dans « Le Financial Times bascule très Net  » Challenges du 15 décembre 2005 bavouille « près de la moitié des gros clients [...] font désormais leur publicité sur les deux supports ».

On ne reprochera donc pas aux quotidiens de passer « bimédia », concept inventé par Libération selon Le Monde (très perfide) « après les suppressions d’emplois  » (lire).


3. Presse régionale

 « Rapprochements ». Évocation par Libération (3 février 2006) d’un rapprochement entre les Journaux du Midi qui possèdent La Provence (filiale du groupe Le Monde) et Nice-Matin (groupe Lagardère). C’est que Le Monde qui doit encore se renflouer (6 millions de pertes).

 L
yon en ébullition.
La direction de l’hebdomadaire La Tribune de Lyon a annoncé le 10 janvier 2006 le licenciement, pour motif économique, de cinq journalistes sur un total de treize (Les Echos, 11 janvier 2006) Lyon Capitale, l’autre hebdomadaire lyonnais, en conflit avec l’actionnaire majoritaire (le fonds d’investissement Evolem) est en redressement judiciaire [6] Lire : « Tentatives de mise au pas et de sabordage de l’hebdomadaire Lyon Capitale.

 Le Groupe Voix du Nord (ex- Dassault). 21 journalistes du Groupe Voix du Nord ont fait jouer la « clause de cession » (se sont barrés) après le rachat par le groupe belge (et francophile) Rossel [7] au Groupe Dassault. « C’est la quatrième clause de cession au sein de ce groupe qui aura vu partir au total environ 170 journalistes des rédactions de ses différents quotidiens.  » notent, comme ça, Les Echos (9 décembre 2005).

 Le pôle Rhône-Alpes (futur ex-Dassault) - En lice pour le rachat du pôle, on évoquait Mecom (britannique) qui prenait délicatement soin de préciser « qu’il avait rejoint la bourse de Londres en mars 2005 dans le but de financer des investissements dans le secteur des médias et en particulier la presse régionale  » (Newsletter de CB News) et l’espagnol Vocento « prêt à relever son offre » qui refusait de lâcher (Les Echos, 2 février 2006). Finalement, c’est le groupe France Est Médias au 6 février qui rafle la mise : « "Il se confirme que c’est bien le groupe de l’Est Républicain qui va racheter le groupe Progrès-Dauphiné libéré à Dassault", indique pour sa part vendredi le syndicat SNJ-CGT dans un communiqué.  » (Newsletter CB News du 6 février 2006). Présidé par Gérard Lignac, le groupe France Est Médias a notamment pour actionnaire, à hauteur de 27%, France Antilles, le groupe de Philippe Hersant...

... Pas de quoi alarmer une prochaine commission Lancelot...

 
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Notes

[1Une rengaine « répétée "à l’envi par les défenseurs du libéralisme et les patrons de presse"  » rappelle le SNJ-CGT (communiqué du 16 janvier 2006) pour qui, « le gouvernement pourra s’appuyer sur ce rapport pour permettre à Lagardère, par exemple, de se déployer dans la télévision »

[2Le nouvel ensemble sera détenu par Vivendi Universal à 85%, TF1 à 9,9% et M6 à 5,1%. Reste Lagardère qui détient 34% de Canalsat et veut/doit en être mi-février 2006. Aux dires des confidentiels de Challenges (2 février 2006), il croquerait encore 34 %.

[3Pour se documenter avec quelques données lire sur notre site « De Kirch à Springer : partie de bonneteau dans les médias allemands » - > article2115.html qui présentait - pan sur le bec ! - ce rachat comme inéluctable

[4« France Télévisions va investir 71 millions d’euros dans les documentaires en 2006  » : « le fer de lance de sa stratégie de différenciation du service public, et du développement international du groupe  »

[5rappel : des « discussions pour la création d’un troisième quotidien gratuit sur Paris » ont eu lieu sous la houlette de Lagardère désormais aux commandes publicitaires du Monde y adjoignant sa filiale magazine HFM, la Socpresse (Les Echos, 16 novembre 2005).

[6Parmi les offres : quatre repreneurs éventuels -dont Philippe Hersant, président de France Antilles, et Xavier Elie, ancien PDG du « Progrès »

[7Ne pas oublier Roularta, l’autre groupe belge, qui s’est montré « ambitieux » pour L’Express et la « France » : «  Roularta espère réaliser la moitié de son chiffre d’affaires en France en 2007 » (Les Echos 12 décembre 2005)

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